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  • Didier Leschi, Ce grand dérangement : L’immigration en face (Gallimard)

     

    Didier Leschi, Ce grand dérangement : L’immigration en face (Gallimard)

    Cette question de l’immigration est probablement la plus épineuse et la plus controversée qui soit. L’auteur de ce petit tract (c’est le genre de la collection), préfet de la République et spécialiste supposé de ces questions, tente, nous dit-il, de débrouiller la question et de guider le lecteur. Il tient certes, parole, mais on n’a pas l’impression qu’il va au bout de sa tâche qui consiste à bien dessiner les différentes approches, se contentant de renvoyer dos à dos les extrémistes des deux bords : ceux qui sont en faveur de l’abolition de toute frontière et de tout règlement entravant les grands mouvements de populations d’un continent à l’autre (de l’Orient arabo-musulman vers l’Europe judéo-chrétienne), et ceux qui veulent stopper l’immigration. Et c’est là que le bât blesse car le pays ne peut plus faire face à ces vagues d’immigration qui menacent son équilibre ethnique , un danger qui commence à se faire sentir avec de plus en plus d’acuité.

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  • Amos Oz, La boîte noire (Gallimard)

    Amos Oz, La boîte noire (Gallimard)

    Voici un curieux mais passionnant roman épistolaire où la totalité de l’ouvrage, plus de quatre cents pages, consiste en un échange de lettres entre quatre personnages principaux : un couple divorcé, le nouveau mari de la femme qui a rompu avec son mari, le fils qu’ils ont eu ensemble (même si une recherche en paternité est en cours), et enfin le notaire-administrateur des biens qui sert de boîte aux lettres et parfois même de détective privé… Nous avons donc affaire à un couple recomposé qui est aux prises avec les difficultés habituelles de ce genre de situation. Ceci constitue la trame du roman, mais derrière ces situations assez prosaïques le romancier expose ses idées sur toute la vie en Israël.

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  • Amos Oz, rien n’est encore joué (Gallimard, 2030)

    Amos Oz, rien n’est encore joué (Gallimard, 2030)

    La dernière conférence ou son testament politique et philodophique.

    Cette phrase qui sert de titre à cette dernière conférence vient de l’écrivain Yossef Hayyim Brenner.

    En effet, ce texte fort court, une simple plaquette de quelques dizaines de pages, tirées d’une conférence publique prononcée quelques mois (2 juin 2018) avant son passage à l’éternité, constitue un bon résumé, une bonne exposition des idées politiques d’un auteur qui figure parmi les meilleurs romanciers israéliens du XXe siècle. Ses idées en matière de politique intérieure et extérieure de l’Etat hébreu sont bien connues : sa sensibilité de gauche, exposée avec plus ou moins de véhémence, reçoit dans ce petit texte une version plus nuancée, une formulation plus apaisée, même si les idées sont toujours les mêmes. Un état d’incertitude sur l’avenir d’Israël. On sent chez cet homme sage, même si on ne partage pas toutes ses idées, une profondeur, unes certaine vérité, la sienne. Et aussi une gravité authentique car le sujet est d’une importance vitale : Israël pourra t il vivre for ever au Proche Orient où naquirent son peuple et sa culture il y a plus de trois mille ans ? Ses analyses se défendent, même si le courant majeur de l’opinion publique en Israël s’oriente différemment. Il faut ajouter que ses interventions publiques ont souvent enflammé le camp adverse.

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