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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1467

  • Vers la libération d'Ingrid B.

     

      Aurions nous un meilleur cadeau de Noël? Ah, si Ingrid B. devait êtree libérée au terme d'un calvaire qui dure depuis bientôt 6 ans! Il faut bien reconnaître que l'implication du Président Sarkozy a été payante. Depuis qu'il s'est saisi du dossier, le président colombien Uribe s'est vu contraint de nommer un médiateur en la personne du bouillant président vénézuélien Chavez qui fut peu de temps après déchargé de ses faonctions en raison d'une intrusion dans la chaîne du commandement militaire colombien.

     Aujourd'hui, les FARC semblent avoir compris qu'elles ne pourraient pas résister éternellement aux pressions internationales. En Amérique du sud, on est très sensible à l'amour propre et aux marques d'estime et de respect. Nicolas Sarkozy et son conseiller Jean-David Lévitte l'ont très bien compris.

      Il ne faut pas non plus accabler le président Uribe qui doit gérer les demandes absolues de son armée. Et après tout, une armée est là pour faire la guerre et chasser les terroristes. La marge de manœuvre est étroite, mais l'espoir est là. Tirons notre Ingrid de cet enfer mais n'oublions pas les dizaines d'autres prisonniers que les FARC traînent dans leur sillage au sein d'une jungle in hospitalière.
     

  • Assia DJEBAR, de l'Académie française

            Nulle part dans la maison de mon père (Fayard, 2007).

    En dessous du titre de ce livre, largement autobiographique, l'auteur a ajouté la mention roman, ce qui n'est que partiellement vrai, à moins de considérer que sa vie fut un roman ou que le récit livré est un peu romancé. C'est bien cela. De quoi s'agit-il? D'une évocation largement attendrie et émue de l'enfance et de l'adolescence de l'auteur, fille d'un instituteur musulman en Algérie et d'une femme au foyer, dévouée à son mari et à ses enfants. 

     L'auteur y relate la cadre de sa vie familiale, scolaire, affective et les déchirements du cadre colonial qui sépare gravement les Européens des indigènes auxquels on imposait pourtant une culture et une civilisation qui n'étaient pas les leurs. La jeune fille narre les déchirements de son père, admis sans vraiment l'être, en raison de ses origines, dans la société coloniale de l'époque.

     Elle montre aussi le malaise inhérent à la société islamique (même avant la lettre) surtout pour ce qui touche au statut de la femme: faire du vélo et montrer ses jamabes alors qu'elle a six ans! Rencontrer un garçon, pourtant bon musulman comme elle, manger un baba au rhum, ce qui la conduit à enfreindre un interdit alimentaire, rencontrer en cachette  celui qui partegera plus tard sa vie, l'acte inconsidéré qu'elle commet et qui aurait pu (ce qu'à D- ne plaise) nous priver d'une si grande romancière… toutes choses qui proviennent peut-être de la rigueur paternelle, de son refus de se lâcher, de donner la main à sa petite fille dans la rue, de la laisser lui sauter au cou. Un père sans amour, d'où le titre nulle part dans la maison de mon père

     Ce livre dont je recommande la lecture durant les vacances nous montre le retard de certaines civilisations par apport à d'autres qui, par bonheur, ont, elles,  accepté, comme disait Mao, l'autre partue di ciel. Sans la femme, que serait l'homme? 

  • Stépahe Moses (1931-2007): un penseur judéo-allemand

     

      C'est avec une réelle émotion que nous apprenons la disparition d'un homme, né en 1931 à Berlin et décédé à Paris au tout début de ce mois de décembre 2007. Qui était -il? Installé en France après avoir échappé à la Shoah, devenu germaniste, hébraîsant et philosophe, Stépahne Mosés avait fait une thèse remarquée sur le penseur judéo-allemand de Fran cfort Franz Rosenzweig (mort en 1929) et auteur du célèbre ouvrage L'étoile de la rédemption. La thèse porte le titre suivant: Système et révélation. On ne le sait plus aujourd'hui, mais ce fut un vrai travail de pionnier dans un univers de germanistes français où l'élément juif dans la pensée allemande ou germanique était largement occulté.

     Après 1967 et la guerre des six jours, Stéphane Moses abandonne tout, une carrière bien engagée, une voie toute tracée,un travail largement amorcé et s'en va avec sa famille s'installer en Israël où il inétgrera la difficile Université Hébraïque de Jérusalem dont les postes et les mœurs sont encore plus compliqués qu'à Paris. Ce qui n'est pas peu dire.

     Il évolue tout d'abord dans un département de littératures comparées car faire là-bas de l'allemand pouvait présenter quelques difficultés assez compréhensibles. Mais avec fougue et persévérance, cet homme, peu porté au combat et aux rivalités, tracera tranquillement son sillon et établira une sorte de tête de pont entre Israël et Paris.

      En écrivant ces lignes rapidement, je me défends mal d'un sentiment de malaise vis-à-vis de cet homme qui nous a ouvert la voie à tous ou presque. Je me souviens que tout jeune étudiant germaniste et hébraïsant, j'ai découvert dans une brochure l'intitulé de sa thèse de doctorat d'Etat : le renouveau de la pensée juive en Allemagne au début du XXe siècle…

     Le jeune homme de 20 ans qui découvrit cette brève noatice dans une brochure ne savait pas qu'elle déterminerait sa vie et son œuvre. Et pourtant, nous n'avons pas donné à cet homme la place et l'importance qui lui revenaient. A lui, aujourd'hui, nous demandons pardon. La péotesse israélienne avait raison de dire: ashré ha-zor'il we-eynam kotsrim: Bienheureux qui sèment mais ne récoltent pas…
     

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