La réédition en version hébraïque, revue et augmentée, de deux ouvrages majeurs du grand rabbin Alexandre Safran, ancien guide spirituel du judaïsme de Roumanie et par la suite, la plus haute autorité religieuse de Genève, constitue un événement majeur, auquel il faut donner le lustre qui convient. Nos lecteurs ont déjà eu la possibilité de lire dans ces colonnes une présentation de la vie et de l’œuvre de ce penseur religieux éclairé, solidement ancré dans la foi biblico-talmudique et ouvert aux apports de la culture en général. Les deux ouvrages présentés ici sont une sorte d’essence du judaïsme, en hébreu Israël we-shorashaw (Israël et ses racines) et une présentation de la kabbale, Huqqat Olam we-razé olam : ha-niglé we-ha-nistar be-hishtalwutam ba-qabbala (La règle et les mystères de l’univers : histoire du sens obvie et du sens ésotérique dans la kabbale).
Vu de la place Victor-Hugo - Page 221
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Alexandre Safran, hommage à l’un des plus grands penseurs juifs de notre temps
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Gustav Meyrink et son livre Le Golem (1)
Quel ouvrage, quel roman et quel éclatant succès échéant à un homme déjà âgé de près de cinquante ans et qui ne signait pourtant que sa toute première œuvre. En effet, l’auteur, Gustav Meyrink (1868-1932) - curieux personnage venu à la littérature sur le tard, après avoir exercé d’autres métiers, dont celui de banquier - est considéré comme l’un des grands auteurs autrichiens de son temps ; il doit avoir influencé un autre écrivain, autrement plus célèbre, Franz Kafka, qui reconnut lui être redevable et lui vouer une vive admiration. Kafka, en personne, qui avait fait paraître deux ans plus tôt, en 1913, la fameuse nouvelle Devant la loi (Vor dem Gesetz).
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Résistances juives à la kabbbale depuis le Moyen Age jusqu’à la fin du XIXe
Comme on pouvait s’y attendre, la vision kabbalistique du judaïsme rabbinique ne s’est pas imposée du jour au lendemain ni n’a été épargnée par les critiques. Lors de son avènement, elle avait soulevé de fortes résistances dans certains milieux philosophiques, mais aussi à l’autre extrémité du spectre communautaire, c’est-à-dire au sein de l’orthodoxie et du camp conservateur. Cependant, dès la fin du XVe siècle, on peut affirmer que toute mise en cause de la théologie kabbalistique était considérée par les autorités religieuses comme une attaque frontale à l’encontre du judaïsme lui-même. C’est seulement après la redoutable crise provoquée par le sabbataïsme qui se solda par des milliers de défections que la kabbale et ses théologiens furent appelés à rendre des comptes. A partir de cette date, la kabbale fut suspectée d’avoir des idées hérétiques.
Les premières contestations de l’antiquité du Zohar et de la paternité littéraire de Rabbi Siméon ben Yochaï.
Voici la traduction française de l’introduction de Zacuto au texte d’Isaac d’Acre :