La vivace culpabilité judéo-chrétienne, fondement de la haine de soi de l’Occident…
C’est la lecture attentive de l’interview du professeur Joshua Mitchell, parue dans Le Figaro des 20-21 juillet, qui m’y a fait penser. L’universitaire américain soulignait la persistance d’une vision judéo-chrétienne du monde, entièrement axée autour de deux notions théologiques si présentes à la fois dans le judaïsme et dans le christianisme : la nature peccamineuse de l’être humain et son corollaire, la nécessité d’obtenir le pardon par la purification. Tant que ces deux notions restaient confinées exclusivement à la sphère religieuse, elles ne posaient pas de problème majeur ; mais dès qu’elles furent transférées dans l’espace public, c’est-à-dire politique, les effets ont généré une conscience, à la fois mauvaise et malheureuse. Au plan des théologoumènes, ce qui se passait dans l’âme du croyant ne connaissait aucune traduction au plan politique, par exemple la promulgation des lois, la bonne marche de la cité, ect… mais lorsque la ligne-frontière entre la politique et l’éthique s’estompe, le citoyen occidental sombre dans une maladie peu connue mais aux effets ravageurs, la haine de soi.