Bertrand Vergely, Notre vie a un sens. (Albin Michel)
C’est à une très vaste réflexion sur le sens de l’existence humaine sur terre que nous invite cet auteur dont la pensée a au moins un avantage, celui de ne pas exclure les thèmes théologiques ou religieux du domaine de la spéculation philosophique. Au fond, il est, sans le savoir peut-être, un disciple de Franz Rosenzweig, l’auteur de L’étoile de la rédemption (1921), qui préconisait le recours à son Nouveau Penser (das neue Denken). Lequel consiste à instiller une dose de théologie dans la spéculation purement philosophique.
Tous les grands noms de la philosophie occidentale sont évoqués, sans omettre aussi des références à la Bible, à l’exégèse talmudique et la kabbale. Notamment les différentes règles herméneutiques évoquées par l’acrostiche PaRDeS, ce qui donna chez les médiévaux chrétiens la notion du sens quadruple des Ecritures.
Consacrer un peu plus de trois cents pages à l’existence d’une vie ordonnée à un but plus ou moins précis, témoigne de l’importance de ce sujet. Au fond, qu’est ce que vivre ? A ce sujet, on aura garde de ne pas se cantonner au seul domaine philosophique, tant le sujet concerne tout le monde, absolument tout le monde. Un exemple qui me revient à l’esprit : une journaliste interviewe un homme politique en délicatesse avec la justice pour faits de collaboration avec l’occupant nazi durant la seconde guerre mondiale. Qu’est ce qui est difficile, lui demande t elle… C’est vivre qui est difficile, lui répond il.