Agnon: lorsque un chien nommé Balak fait la morale aux hommes…
Lire la prose de ce grand romancier israélien, Prix Nobel de littérature avec Nelly Sachs en 1966, est un plaisir, le relire un délice. En fouillant avec Danielle la bibliothèque de ses défunts parents, j’ai aperçu ce beau livre intitulé Contes de Jérusalem que je me suis approprié avec son accord. La traduction de Rachel et Guy Casaril est excellente, quoique un peu archaïsante. Mais elle rend bien l’atmosphère émanant de l’atelier mental et religieux d’un écrivain traditionnaliste auquel on doit les débuts du renouveau de la langue hébraïque au début du XXe siècle. Agnon (1888-1970) est un nom de plume qui remplace avantageusement un patronyme originel très difficile à prononcer.
L’époque où Agnon écrivait n’est pas comparable à la nôtre où tant de grands romanciers israéliens sont régulièrement traduits dans les grandes langues européennes : anglais, français, allemand, italien, etc… Pourtant, Agnon garde toute sa place et son aura ainsi que son important cercle de lecteurs. En témoigne le plaisir éprouvé en relisant ces nouvelles regroupées dans le présent volume (Paris, Albin Michel, 1959) maintes fois réédité.