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Vu de la place Victor-Hugo - Page 283

  • Agnon: lorsque un chien nommé Balak fait la morale aux hommes…

      

    Agnon: lorsque un chien nommé Balak fait la morale aux hommes…

    Lire la prose de ce grand romancier israélien, Prix Nobel de littérature avec Nelly Sachs en 1966, est un plaisir, le relire un délice. En fouillant avec Danielle la bibliothèque de ses défunts parents, j’ai aperçu ce beau livre intitulé Contes de Jérusalem que je me suis approprié avec son accord. La traduction de Rachel et Guy Casaril est excellente, quoique un peu archaïsante. Mais elle rend bien l’atmosphère émanant de l’atelier mental et religieux d’un écrivain traditionnaliste auquel on doit les débuts du renouveau de la langue hébraïque au début du XXe siècle. Agnon (1888-1970) est un nom de plume qui remplace avantageusement un patronyme originel très difficile à prononcer.

    L’époque où Agnon écrivait n’est pas comparable à la nôtre où tant de grands romanciers israéliens sont régulièrement traduits dans les grandes langues européennes : anglais, français, allemand, italien, etc… Pourtant, Agnon garde toute sa place et son aura ainsi que son important cercle de lecteurs. En témoigne le plaisir éprouvé en relisant ces nouvelles regroupées dans le présent volume (Paris, Albin Michel, 1959) maintes fois réédité.

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  • Du nouveau sur deux rouleaux des manuscrits de la Mer morte (Qumran)?

    Du nouveau sur deux rouleaux des manuscrits de la Mer morte (Qumran)?

    Mon ami de Genève Moshé Amsellem vient d’attirer mon attention sur un petit article de la Neue Zürcher Zeitung en date du 22 janvier 2018 et présentant un rapide aperçu des travaux récents de deux biblistes de l’Université de Haïfa, Eshbal Ratson et Jonathan Ben-Dov. Ces deux universitaires ont réussi, après un dur labeur, à reconstituer et à déchiffrer près de neuf cents fragments d’un seul et même document … Il ne resterait donc plus qu’un seul rouleau en attente de déchiffrement par les savants.

    Un petit retour en arrière s’impose : entre 1947 et 1956, le monde des études bibliques a connu une véritable révolution : La découverte par des Bédouins du désert de Judée de nombreux manuscrits, ayant vraisemblablement appartenu à une secte judéenne ancienne, sont venus enrichir notre connaissance encore un peu lacunaire du milieu culturel, producteur de la Bible hébraïque, ou au moins éclairant la diversité du paysage religieux du judaïsme de l »époque, qui n’était pas encore rabbinique. Car le judaïsme post exilique, après la destruction du second Temple, a donné naissance à une religion biblico-talmudique, telle qu’elle se pratique de nos jours et qui a fini par s’imposer grâce à la tradition orale (Torah shé be’al péh) Donc, les manuscrits de la Mer mort (le désert de Judée) aident à découvrir une image d’un judaïsme plus ancien mais qui conforte le texte biblique massorétique. E, d’autres termes, la tradition orale juive n’est pas désavouée par un tel témoignage archéologique plus ancien, et si proche des sources les plus anciennes. Partant, les plus authentiques.

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  • Mais qui était donc François Mitterrand? Un homme aux si multiples facettes…

    Mais qui était donc François Mitterrand? Un homme aux si multiples facettes…

    C’est bien là l’impression que l’on retire de la lecture attentive de ce beau livre (François Mitterrand, Gallimard, Folio) de Michel Winock, commentateur connu et reconnu de la vie politique française depuis de nombreuses années. Les lecteurs les plus âgés se souviennent de ses profondes tribunes libres publiées régulièrement par la grande presse nationale… Dans ce livre, sobrement intitulé François Mitterrand, l’auteur se défend d’écrire une biographie selon les règles mais plutôt une évocation raisonnée et réfléchie de cet homme, exceptionnel à bien des égards. Et c’est bien vrai, car la trajectoire de Mitterrand qui l’a mené, après tant de vicissitudes, à la magistrature suprême, ne laisse pas d’étonner. Et surtout en tant que meneur d’une gauche plurielle qu’il a su unifier et parfois même réunifier, instrumentalisant un Parti Communiste qui scrutait pourtant son action depuis les premières années de l’après-guerre. Et qui donc savait à quoi s’en tenir sur son compte, tant au plan politique que personnel.

    Ce qui m’a le plus frappé dans ce livre, outre le style élégant et sobre, bien maitrisé sans jamais tomber dans l’artifice, c’est l’analyse très juste de l’humanité-kaléidoscope de cet homme qui a su épouser les méandres, et elles furent très nombreuses, de la vie politique nationale.

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