La disparition de France GAll: qu’est ce que l’âme d’une nation?
La nouvelle, tout à fait inattendue, a pris tout le monde de court, à l’exception des amis proches et des membres de la famille, conscients de la grave maladie dont elle souffrait. Dimanche, France Gall, cette chanteuse populaire qui avait presque épousé l’âme de la nation française et francophone, s’en est allée. Il nous reste ses chansons et des épisodes d’une vie d’où de graves épreuves furent loin d’être absentes.
Pourtant, tous, je dis bien nous tous, avons fredonné un de ses airs qu’elle avait chantés avec tant de succès. Et ce qui nous préoccupe ici ce ne sont pas ses talents musicaux que nul ne peut contester, mais bien la rencontre avec toute une nation qui vit cette disparition un peu comme la mort d’un être cher, d’un être proche, d’un membre de sa propre famille. La même sensation, à un degré encore plus fort, fut éprouvée lors de la mort de Johnny, véritable ambassadeur, trésor vivant du bonheur de vivre français. Un artiste qui n’avait ni diplôme ji haut fait à son actif, si ce n’est –et ce n’est pas rien- avoir accompagné des millions de gens dans les moments de bonheur ou de tristesse de leur vie, s’être fait l’instrument de leurs sentiments, leur avoir donné force et vie. Et cela n’a pas de prix, car à leur mort, ces gens donnent l’impression que notre monde est dépeuplé, notre jardin secret saccagé par les aléas de l’existence. Au terme de toute vie, il y a la mort.