Tony BLAIR, un véritable homme d’Etat…
C’est avec un petit pincement de cœur que l’on voit partir un homme d’une si grande qualité. Arrivé si jeune au pouvoir, ayant dirigé pendant toute une décennie un pays aussi glorieux que la Grande Bretagne (il a lui-même dit la plus grande nation de la terre) il laisse un pays transformé de fond en comble : bien qu’issu d’un bord politique opposé à celui de la Dame de fer, Me Thatcher, il a dynamisé l’économie, mis de l’ordre dans les finances publiques et allégé la bureaucratie au point que plus de 200.000 français sont allés tenter leur chance outre-Manche, quelque peu découragés par l’administration tatillonne et rigide de l’Hexagone. Les commentateurs sont nombreux à considérer que son seul impair a été de suivre le Président Georges W. Bush et de s’impliquer, à leurs yeux, de façon inconsidérée, dans le bourbier irakien. Cette opinion ne résiste pas à la critique, ni même à l’examen. La Grande Bretagne se devait de suivre son allié américain pour libérer le peuple irakien des chaînes d’un tyran dont le régime sanguinaire se serait encore plus illustré dans l’horreur si on l’avait laissé faire… Les forces de la coalition ont désarmé le terrorisme d’al_Quaida en Irak mais ne peuvent pas grand chose contre les factions irakiennes qui se livrent une guerre sans merci. Comment lutter contre une guerre civile dans un pays dont certains gouvernants eux-mêmes (pas tous, cependant) arment et encouragent des milices ? Comment expliquer aux Chiites et aux Sunnites qu’il est temps de déposer les armes, de rebâtir enfin leur pays sous les ailes protectrices de la démocratie ? L’Histoire, apaisée et objective, rendra, une fois retombées les passions, un jugement plus nuancé et portera cela aussi au crédit de Tony Blair.