La lecture d'une excellente tribune de Jean-Miguel Garrigues, parue dans Le Figaro des 5-6 janvier, en page 14, m'incite à revenir sur ce thème que j'avais déjà évoqué précédemment. Ce texte est très bon et met à nu certaines hypocrisies de la laïcité française tout en faisant ressortir le caractère novateur du discours du Président.
L'auteur montre que tout en claironnant un attachement sans faille mais aussi sans discernement à une laïcité fermée et hermétique, la République reconnaît, en fait, à la fois l'Etat du Vatican mais aussi le Saint-Siège (et en effet, nous avons un ambassadeur auprès du Saint-Siège). Celui-ci n'est autre que l'autorité suprêle de la religion catholique à travers l'univers… Première entorse donc à une laïcité de façade.
L'auteur souligne que le discours de Nicolas Sarkozy est celui d'un homme d'Etat et non point celui d'un diplomate ou d'un fonctionnaire. En effet, ces deux dernières catégories, éminemment respectables et honorables, ne sont pas vraiment libres puisqu'astreintes à l'obligation de réserve. Le président, lui, n'a de compte à rendre à personne, si ce n'est à la Constitution de la République et aux souhaits des électeurs. Or, ces derniers l'ont élu, en pleine connaissance de son programme.
Le théologien conclut son brillant article par une analogie un peu osée; si, dit-il, les économistes pronostiquent une relance de la consommation à la suite de nos victoires aux matchs de foot-ball, pourquoi reprocher au Président d'en faire autant avec la foi et la croyance?
Bel exemple de raisonnement par analogie, dit le philosophe; bel argument de plaidoirie, diraient les avocats…