Un rapide coup d'œil sur les titres des journaux, une brève attention accordée aux informations télévisées, une audition même distraite des stations de radios périphériques, pointent tous dans la même direction: la France est désunie, partagée et contestataire.
Et pourtant, tout s'annonçait plutôt bien, il y a quelques mois au lendemain des élections présidentielles. Un jeune président, avec son style, son énergie et ses idées, prenait les rênes du pouvoir et engageait les indispensables pour lesquelles il avait été si brillamment élu.
Comment s'explique ce brusque coup de froid qui sera, c'est certain, passager? Par la réticence congénitale des Français aux réformes dont le pays a pourtant besoin: réforme de la carte judiciaire, réforme de la carte hospitalière, réforme de la sécurité sociale, réforme des retraites, réforme du droit des affaires, réforme du statut des banlieues, réofme du paysage audiovisule français, et la liste est inépuisable…
Que faire? Se condamner à l'immobilisme, dès le début du mandat alors que celui-ci était conçu comme un nouveau départ?
Les Français doivent se ressaisir: on ne peut plus recourir à la grève et au débrayage comme s'il s'agissait d'une panacée. On ne peut plus séquestrer des cadres dirigeants au motif que la fermeture d'une usine a été décidée… Certes, ce n'est pas toujours facile, mais les négociations, même longues, même difficiles sont toujours meilleures que des conflits qui laissent des blessures profondes. La sérénoté sociale en France est à ce prix.