La réforme de l’assurance chômage en France
Eu égard aux habitudes françaises, c’est une véritable révolution qui s’ébauche dans la gestion du chômage puisque le gouvernement prévoit dès ce soir une refonte assez considérable du statut des chômeurs. Un mot, au préalable pour dire que le chômage est un drame personnel humain qui frappe aveuglément tout le monde. Même si l’on peut discerner une recherche plus ou moins enthousiaste d’un nouvel emploi chez certains, ce statut de non-travailleur n’est guère enviable. Et jusqu’à présent, l’Etat se contentait de payer sans trop chercher à contrôler. Depuis l’élection présidentielle, les comptes publics sont pris enfin au sérieux.
Mais c e n’est pas tout, il y a aussi les échéances. L’Europe ne permet plus à la France de laisser filer les déficits. Il faut donc prendre des mesures et celles-ci se préparent activement.
Désormais, il faudra accepter, sous peine de sanctions progressives, voire même de radiation «tout emploi raisonnable» qui sera proposé en fonction de ses compétences, de son salaire précédent et de son domicile.… L’annonce de cette mesure, pourtant indispensable, provoque déjà une levée de boucliers. Mais le gouvernement semble décidé et on le comprend. Faute de mesures énergiques, on ne parviendra pas à assainir les comptes publics d’ici 2012…
L’Allemagne, qui s’impose à nous nous comme exemple à suivre en dépit de la disparité de nos idiosyncrasies respectives, avait déjà mis de telles mesures en œuvre. Avec les résultats que l’on sait. Et même les tribunaux, saisis par des chômeurs radiés, ont donné raison au gouvernement.
En ce si beau mois de mai où il faut aussi chaud à Genève qu’à Paris, va-t-on enfin rendre la France gouvernable ? Quand on voit les grèves déjà prévues les 15 et 22 mai, quand on voit le mouvement lycéen se remobiliser (malgré les épreuves du bac dans un mois !), on peut en douter. Et pourtant, il faudra bien remonter la pente. On prête au défunt Premier Ministre Raymonde Barre, la sinistre réflexion suivante : il faut, aurait-il dit, attendre 2012 pour enclencher de grandes réformes car à ce moment là la France sera si mal en point qu’on ne pourra pas les différer… Il faut donc agir sans plus attendre.