Mais à quoi sert le festival de Cannes ?
Même si on laisse momentanément de côté le bien fondé de certains choix, pour la palme d’or, notamment, on peut s’interroger sur l’opportunité d’une telle rencontre annuelle à Cannes, et plus spécialement sur son excessive occupation du paysage médiatique. Voici une comparaison particulièrement rude et difficile à soutenir aujourd’hui, par exemple : bien que nous contestions l’opportunité de la grève d’aujourd’hui par le corps enseignant, on a vu sur les radios et les télévisions que la couverture médiatique accordait plus de temps aux paillettes et au glamour d’acteurs et d’actrices qu’aux revendications (justes ou discutables, peu importe) de centaines de milliers de travailleurs.
On ne peut même plus faire confiance au jugement des jurys ; non qu’ils ne soient pas honnêtes, loin de là, mais la publicité mise à défendre telle ou telle production cinématographique nous laisse déçus et désappointés après avoir vu un film, long ou court métrage, dont on nous avait dit le plus grand bien. Mais peu importe, se disent les maîtres du spectacle, les gens sont allés voir le film et ont payé leur place : c’était le but recherché et il a été atteint.
Le seul bénéfice réel est engrangé par la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et la ville de Cannes qui triple sa population : de 70.000 à 210. 000 ! Nous nous en félicitons et souhaitons à cette région un essor toujours plus grand.
Comment lutter efficacement contre ce qu’il faut nommer un abus de la crédulité des téléspectateurs et lecteurs de journaux ou auditeurs de radios ? Il semble que la seule parade efficace nous soit livrée par l’internet : les gens devraient s’organiser en sites ou en groupes interactifs, dire sur la toile leur opinion avec gentillesse, politesse, et respect des autres.
Songez qu’il y a maintenant des journaux en ligne, des livres en ligne, des conférences en ligne, pourquoi n’y aurait-il pas des critiques littéraires et cinématographiques en ligne ? Je suis certain que la qualité y gagnerait.