LES JEUX OLYMPIQUES DE PEKIN
Ainsi les Jeux de Pékin battent leur plein avec le lot d’espoirs confirmés ou déçus et la moisson de surprises, plus ou moins agréables.
Malgré les réserves inspirées par les limitations des autorités chinoises, peu désireuses de profiter de l’aubaine des Jeux Olympiques pour s’ouvrir au monde et se démocratiser par la même occasion, les compétitions entre athlètes venus du monde entier offrent de l’humanité une image de paix et de concorde : voir des sportifs de très haut niveau s’affronter en respectant les règles, se saluer à l’issue des épreuves quel que soit le résultat, est un spectacle qui fait chaud au cœur.
C’est cela la philosophie des Jeux Olympiques et c’est peut-être pour cette même raison que les Jeux furent accordés à Pékin, malgré certaines réserves de nature politique amplement justifiés. Nous ne voulons pas dire par là que tous les systèmes politiques doivent ressembler à ceux en cours en Occident, mais tout de même les règles élémentaires de la liberté humaine ne sauraient subir la moindre entrave. Les Chinois répondent, pour leur défense, que le pays est plus vaste qu’un continent, que leur population équivaut à un sixième de la population du globe et que certaines méthodes expéditives s’imposent… Ce système de défense est éminemment contestable et c’est pourtant celui qui s’entend dans toutes les chancelleries occidentales…
Ces Jeux Olympiques mettent aussi en lumière le rôle et la fonction des média du monde entier : impossible d’éviter les Jeux sur la moindre télévision locale ou d’audience nationale. Ce qui revient à évoquer la langue d’Esope, la meilleure et la pire des choses… C’était très agréable de voir les compétitions repasser en boucle, mais j’ai fort peu goûté le spectacle d’une Laure Manaudou effondrée, éclatant en sanglots… La même chose vaut de notre championne en arts martiaux, battue de justesse par une concurrente plus heureuse et quittant les lieux du combat appuyée sur deux appariteurs…
Concernant Laure Manaudou, il faut comprendre la championne sans l’absoudre entièrement : elle est jeune, elle s’est astreinte des années durant à une ascèse sportive et alimentaire sans pareille et les premiers signes de faiblesse se sont manifestés lors de la publicité accordée à sa vie sentimentale ; ensuite, ce fut le divorce d’avec son entraîneur et la dégringolade qui s’ensuivit inexorablement. Ces désordres ont fini par accomplir leur effet désastreux : la défaite et l’effondrement nerveux.
On ne doit jamais confondre sa vie sentimentale et sa vie professionnelle. Quand on porte les couleurs de la France on doit se mettre à l’arrière-plan pour ne privilégier que la performance sportive. Sinon, on n’a pas l’étoffe des grands champions et on reste chez soi. Mais Lure rebondira, c’est certain.