JUIFS ET NOIRS : LE CAS DES ETHIOPIENS
L’actualité brûlante de cette menace concrète que fait peser la Russie sur la sécurité de l’Europe, et pas seulement de l’Europe orientale, m’a contraint à repousser à cette fin de semaine la mention d’un fait rarissime que j’ai observé en regardant sur le câble, Guysen TV, la télévision israélienne francophone qui émet depuis Jérusalem. On y voyait des centaines d’Israéliens d’origine éthiopienne, dits les Fellachas, qui manifestaient devant les appartements du premier Ministre israélien, Ehud Olmert en réclamant à cor et à cri l’admission de leurs familles demeurées en Ethiopie… En effet, les différents gouvernements israéliens avaient commencé, bien avant ces dernières années, à organiser la fameuse opération Moïse qui consistait à favoriser le retour en terre d’Israël des Ethiopiens juifs, qui se disent les descendants de l’union du roi Salomon et de la reine de Saba…
A prix d’or et avec l’aides des USA, les Israéliens avaient obtenu du colonel Mengistu, le Négus rouge, la possibilité de rapatrier ces Fellachas en terre d’Israël. Mais s’était posé un très grave problème : étaient-ils juifs ? Et dans ce cas ils devaient être circoncis, manger cacher, respecter le repos et la solennité du chabbat, etc… Certains d’entre vous ont peut-être vu le très beau film :Va, vis et reviens !
Si les manifestaient émettaient des protestations, c’est parce que le gouvernement a décrété la fin de cette immigration et considérait qu’il n’y avait plus de juifs en Ethiopie alors que les gens prétendaient que des membres de leurs familles y étaient restés après eux… Douloureux dilemme !
Si le gouvernement israélien met le holà, c’est parce que de nombreux réfugiés fuyant les massacres au Soudan et au Darfour ont décidé de venir se réfugier en Israël, parfois en passant par l’Egypte où ils bravent les dangers de la traversée du Sinaï pour arriver aux frontières d’Israël ;
J’en ai moi-même vu dans les palaces d’Eilat, sur la Mer rouge, servant dans ces hôtels de luxe et confiant aux clients, dans un hébreu rocailleux, qu’ils n’étaient pas juifs mais voulaient le devenir car l’Etat sioniste leur accordait paix et sécurité. Le soir, en déambulant dans le souk qui reste ouvert jusqu’aux premières heures du matin, on peut même voir leurs enfants se promener parmi les échoppes ou servant dans l’une d’entre elles…
Tous ces détails de vie courante montrent que l’idéologie sioniste n’est pas celle que certains décrient avec une haine à peine dissimulée… Que des Africains persécutés dans leurs pays respectifs traversent tout un désert, au péril de leur vie et sous la menace des garde-frontières égyptiens qui les maltraitent, pour chercher refuge en Israël et s’y poser, voilà un fait marquant qui devrait en faire réfléchir plus d’un.
Si l’on me permet un rapprochement philosophico-religieux, c’est ici la vision messianique du prophète Isaïe (VIIIe siècle avec Jésus) qui rejoint le vœu émis par le philosophe allemande Kant (ob. 1804) qui parlait d’un pacte de paix unissant l’humanité tout entière d’un bout à l’autre du monde.
Connaissant la célérité de certains à décocher contre les autres les flèches acérées de leur ignorance et de leurs préjugés, je demande à être lu attentivement et plutôt deux fois qu’une. Comme disait Michel Jobert, lisez moi attentivement vous ne me comprendrez que mieux.