REQUIEM POUR UN PAUVRE ENSEIGNANT,
REQUIEM POUR UN PAUVRE ENSEIGNANT, VICTIME D’UNE DÉNONCIATION CALOMNIEUSE DE LA PART D’UN ÉLÈVE
L’affaire avait fait grand bruit. Un élève (qui s’avère peu scrupuleux) avait prétendu avoir été frappé par son professeur. Il avait même décrit avec force détails le pugilat prétendu et exhibé devant des gendarmes médusés une dent que le professeur lui aurait cassée… Et les pandores en ont conclu que cela suffisait pour mettre en garde en vue (vous vous rendez compte : en garde à vue !!) l’enseignant en question. Rentré chez lui, seul face à lui-même, convaincu de son innocence mais incapable de la prouver face au système judiciaire qui broie quiconque se trouve face à lui, il se suicide. Comme il était en instance de divorce, on a interprété son suicide comme une faiblesse, voire un aveu de culpabilité.
Et voilà que l’élève en question, taraudé par le remords peut-être, avoue qu’il a tout… inventé. Vous vous rendez compte : tout inventé. !!
Mais voilà le jeune homme de 38 ans, bon professeur, ayant exercé dans le même établissement pendant 14 ans, n’est plus là.
Une vie brisée, une famille ravagée, des familles plongées dans le deuil. Tout cela pour un garnement qui a menti et dont les mensonges furent pris au sérieux par des gendarmes.
Alors, comme je vous parlais hier des juges et de leur responsabilité (action en responsabilité) j’ai envie d’ajouter à la liste les gendarmes…
Tout de même, la fonction enseignante confère un minimum de tenue et de respectabilité… Comment avoir mis en garde à vue un enseignant pour une affaire aussi banale.
Que le Seigneur nous pardonne. Que l’âme de ce pauvre homme réside dans le paradis des justes.