TYRANNIE DE L’ÉMOTION OU DICTATURE DE L’ÉMOTION ?
Le dernier numéro du journal Le Figaro contenait un article assez amusant signé par M. Xavier Couture et intitulé le Vert vide (sans faute d’orthographe.) L’auteur, ancien responsable de la télévision, avait écrit un livre qui dénonçait les manipulations audiovisuelles. Et intitulait son ouvrage, Tyrannie de l’émotion. Il y indiquait que les hommes politiques, principalement, mettaient en scène leur émotion ou leur sentiment, leur vécu, pour impressionner favorablement les téléspectateurs que nous sommes. Et voici qu’un autre auteur auteur, ancien journaliste de télévision lui aussi et ci-devant député vert à l’Assemblée Nationale française fait, à son tour paraître un livre approchant, au titre quasi synonymique, La dictature de l’émotion…
De profundis ! Tout le monde connaît le député vert en question et peut en penser ce qu’il veut. Mais M. Couture n’est pas content et le clame haut et fort.
Ce qui retient mon attention, à la lumière de ce qui précède, c’est la larme essuyée par M. Obama devant des centaines de millions de téléspectateurs du monde, suite à la disparition de sa grand ‘mère. Dans un précédent billet, nous avons bien spécifié que nous compatissions sincèrement et présenté respectueusement nos condoléances.
Mais, dit très modérément : ne devrait-on pas garder ces choses intimes pour soi ? Quand j’étais jeune et que j’écrivais ma thèse de doctorat à la Bibliothèque Nationale de Paris, je voyais chaque matin ou presque un grand poète désormais oublié, qui s’appelait Henry Pichette ; il écrivit entre autres les Apoèmes et c’est Gérard Philippe qui joua au théâtre ses Epiphanies.
Un lundi matin de spleen (cela lui arrivait souvent) Henry me dit une phrase qui s’est gravée dans ma mémoire : quand je souffre, mes larmes coulent en silence et sans témoin…
Ne dirait-on pas qu’il y a là une leçon que les poètes sont en situation d’administrer aux hommes politiques de tous pays ?