L’AFFAIRE FINALY : DEUX ENFANTS JUIFS QUI FIENT TRMEBLER L’EGLISE CATHOLIQUE
Dans un ouvrage intitulé Quatre lettres sur Ernest Renan, le grand critique littéraire Ferdinand Brunetoère critiquait l’auteur de la Vie de Jésus en lui reprochant de s’en être pris à l’église catholique. Cette église, écrivait-il, est une puissance, on peut s’intéresser à l’histoire de l’Egypte ancienne sans danger pour l’auteur, mais scruter d’un regard critique les fondements mêmes de l’Eglise, voilà une idée saugrenue et, qui plus est, bien imprudente… Curieuse conception de la recherche de la vérité.
C’est cette même église (qui, depuis, a Dieu merci, bien changé) s’était arrogée le droit d’aider une mère adoptive chrétienne à soustraire deux enfants juifs Robert et Gérald Finaly, à leur tante vivant en Australie et qui voulait les reprendre puisque leurs parents avaient été tués par les Nazis.
L’affaire est connue, j’en ai déjà parlé il y a quelque temps dans ce même blog et si je reviens sur le sujet , c’est en raison de la diffusion de ce film à la télévision française..
Peu de temps avant de mourir, le vénéré grand rabbin Kaplan m’avait prié de rédiger une préface à un livre qu’il consacra à cette affaire peu de temps avant sa mort. J’hésitais, mais il insista et finalement le livre parut aux éditions du Cerf.
En écoutant les commentaire et en voyant le film, de sombres pensées ont traversé mon esprit : comment pouvait-on, à la faveur d’une guerre d’extermination, prétendre aimer le Christ en ravissant deux enfants, les privant de leur milieu naturel et de leur famille légitime ? Comment pouvait braver la légalité, commettre un crime en prétendant piller deux petites âmes que l’on offrait à l’Eglise ? Bien que ne faisant pas partie de cette Eglise, j’ai pour elle le plus grand et me demande aujourd’hui encore si le message chrétien n’est pas parfois incompris par ceux là même qui s’en prétendent les serviteurs…
Ce furent surtout des fanatiques confondant amour du Christ et zèle convertisseur. Le grand rabbin Kaplan, mais il ne fait pas oublier le grand rabbin Henri Schilli, jouèrent un grand rôle dans cette affaire ; le premier s’écrira du haut de la chaire de la grande synagogue La Victoire : Israël est soumis au pillage ? Que penser de ce pillage des âmes ?
Quand on pense que cela se produisit après la Shoah… Certains estimaient que ce n’était pas suffisant, il fallait, par dessus le marché, voler les enfants qui avaient survécu…
Heureusement, les forces saines de l’église catholique reprirent le dessus. Les enfants furent rendus et le dialogue judéo-chréttien a repris sa marche. Les chrétiens et les juifs ont établi des liens au plus haut niveau. A la dernière rencontre des cardinaux à Rome, le Vatican a même invité le grand rabbin de Haïfa à participer aux travaux. Voilà l’amour du Christ, et rien d’autre.