DU SIDA AU RESTO DU CŒUR
C’est un peu triste, mais c’est ainsi. Aujourd’hui, c’est la journée de lutte contre le sida et c’est aussi le commencement de la campagne annuelle des restaurants du cœur, si chers au regretté Coluche. Deux faits qui marquent en lettres rouges les manquements et les détresses de notre époque.
En écoutant ce matin les nouvelles, avant de sauter dans le train de Genève, je constatai que les inscriptions auprès des restaurants du cœur avaient déjà, le jour de l’ouverture, augmenté de 5% ! Comment est-ce possible ? On se le demande : la crise, le chômage, la précarité, la maladie, les divorces, les abandons de famille, en somme toute la panoplie du monde contemporain avec son long cortèges de causes du mal-vivre…
J’ignore comment le traduire dans les faits, concrètement, mais il nous faut absolument de la justice sociale. Nous devons veiller, sans faire de dirigisme économique ni de matraquage fiscal, à ce que les enfants, surtout les enfants, ne pâtissent pas des bouleversements sociaux qui peuvent jalonner la vie de leurs parents. Malheureusement, le sens de l’histoire prendre une autre orientation. Et surtout, les valeurs morales sont en baisse constante. L’individualisme, la course désordonnée vers le bonheur matériel et tant d’autres choses font que la formation éthique des individus laisse à désirer.
Tput le monde connaît le fameux refrain vous qui passez sans me voir, ; eh bien ! c’est un peu ça. Combien de fois passons nous devant des gens qui dorment, mangent et boivent, vivent dans la rue, sur des cartons, dans des parkings, fouillent des poubelles dans les quartiers plus ou moins aisés de Paris, et nous ne réagissons pas.
Mais que peut faire un individu isolé, même avec beaucoup de bonne volonté ? Pas grand’ chose. Espérons cependant que nous parviendrons à trouver enfin un remède pour cette maladie du siècle dont c’est la journée.