LA CRISE MONDIALE: EN SORTIR OU ENTERRER L’ANCIEN MONDE?
Je viens d’écouter avec attention l’interview de Jacques Attali sur I-TELE, qui parlait de la réédition de son remarquable livre La crise et après?. Pour l’ancien conseiller spécial de François Mitterrand, il ne sert à rien de se préoccuper d’un monde ancien, le nôtre qui est en crise et que ses propres contradictions condamnent à la disparition et donc le sauvetage ne servirait à rien. Ce qui compte, c’est de prendre en considération l’émergence d’un monde nouveau, avec de nouvelles règles, voire une gouvernance monétaire et économique mondiale.
LA CRISE MONDIALE: EN SORTIR OU ENTERRER L’ANCIEN MONDE?
Je viens d’écouter avec attention l’interview de Jacques Attali sur I-TELE, qui parlait de la réédition de son remarquable livre La crise et après?. Pour l’ancien conseiller spécial de François Mitterrand, il ne sert à rien de se préoccuper d’un monde ancien, le nôtre qui est en crise et que ses propres contradictions condamnent à la disparition et donc le sauvetage ne servirait à rien. Ce qui compte, c’est de prendre en considération l’émergence d’un monde nouveau, avec de nouvelles règles, voire une gouvernance monétaire et économique mondiale.
Jacques Attali a insisté sur les moyens à la disposition des gouvernants pour favoriser cette nouvelle naissance. Selon lui, il y a une certaine croissance démographique, une épargne importante, des champs d’exploitation absolument nouveaux, comme le secteur de l’information, de la santé et de l’écologie. Pour lui, on a démesurément grossi l’importance du secteur automobile, favorisé le redéploiement des banques dans le faux espoir que l’injection constante d’argent frais pourrait remettre le système sur pied.
J’ai retenu la formule : doit-on changer le monde ou changer de monde ? C’est la deuxième solution qui est préconisée, même si c’est la moins facile. Et il y a évidemment un coût humain qui pourrait se révéler insupportable. Car, pour enterrer l’ancien monde, on ne dit pas ce qu’il faut faire des millions de travailleurs, de cadres, de cadres et d’employés qui ne trouveront pas nécessairement leur place dans un monde que nul n’a encore jamais vu. Et que certains appellent de leurs vœux.
N’étant pas compétent pour juger de l’opportunité ou de l’inopportunité des mesures préconisées, je suis sûr de ne pas me tromper en écrivant que les politiques de tous pays n’opteront pas pour des mesures qui leur feront perdre les prochaines élections…
Un dernier point qui me paraît vitale : Jacques Attali a insisté sur le catastrophisme de la presse et sur son incorrigible manie à arracher des petites phrases assassines aux hommes et aux femmes politiques. Ce qui leur permet évidemment de rebondir sans peine et de faire l’économie de vraies analyses, de lectures patientes et fouillées alors qu’ils soumettent généralement leurs auditeurs ou téléspectateurs à un saupoudrage avilissant…
Ce n’est pas une attaque imméritée des journalistes mais ceux ci font désormais partie de notre vie. Hegel parlait de la lecture des journaux comme des prières quotidiennes. D’une certaine manière, il n’avait pas tort. Mais voilà, comme le disait Ernest Renan, l’humanité est incurablement dupe. Et j’insiste sur l’adverbe incurablement…