MOÏSE par Charles Szlakmann, Paris, Gallimard, 2009
Voici qui ne paie pas de mine mais qui ne passera pas de mine, écrit par un auteur, certes sympathique mais guère spécialiste de la chose et qui est pourtant très agréable à lire, voire même profitable à maint lecteur.
l’auteur a su mettre à profit sa propre culture générale, quelques textes de spécialistes et surtout sa connaissance de la littérature traditionnelle hébraïque : les commentaires midrachiques, le talmud, les glosateurs postérieurs, les penseurs et philosophes du Moyen Age, toutes ces richesses sont mises à contribution afin de donner de Moïse une image substantielle et riche.
MOÏSE par Charles Szlakmann, Paris, Gallimard, 2009
Voici qui ne paie pas de mine mais qui ne passera pas de mine, écrit par un auteur, certes sympathique mais guère spécialiste de la chose et qui est pourtant très agréable à lire, voire même profitable à maint lecteur.
l’auteur a su mettre à profit sa propre culture générale, quelques textes de spécialistes et surtout sa connaissance de la littérature traditionnelle hébraïque : les commentaires midrachiques, le talmud, les glosateurs postérieurs, les penseurs et philosophes du Moyen Age, toutes ces richesses sont mises à contribution afin de donner de Moïse une image substantielle et riche.
On voit apparaître un Moïse vivant, qui mène des dialogues (fictifs) avec les Hébreux, son frère et sa sœur, voire même Dieu. Certes, cette méthode ne contentera pas les authentiques spécialistes qui ne travaillent que les sources et non point sur les commentaires et qui, d’abord, remettent en question l’intitulé même des textes bibliques. Or, on sait bien que la Bible n’est pas un livre d’histoire, au sens de Hérodote et de Thucydide, mais une œuvre d’histoire sainte. C’est-à-dire d’histoire du salut.
Il n’en demeure pas moins que nous voyons apparaître un Moîse vivant, comme dans le Midrash. Et dans ce cas, si c’est ce que souhaitait l’auteur, l’essai est réussi, brillant et bien mené. Si l’on prend la version hébraïque de la Bible pour de l’histoire, il n y a pas de doute, la tentative est réussie.
On trouve aussi dans ce livre quelques références à des égyptologues de qualité, à des spécialistes de la littérature biblique et de l’antiquité sémitique. C’est donc un bon travail qui montre que plus de trois mille cinq cents ans après son existence putative, Moïse n’est pas oublié. Et c’est déjà un tour de force.