L’ILE DE TAIWAN AUJOURD’HUI.
Je sors à l’instant d’un petit déjeuner organisé par notre centre de géostratégie Le Forum du futur, en l’honneur du représentant de la République de Chine à Paris, S.E. M. Michel Ching Long LU, qui nous donné une excellente conférence sur la situation de son pays, ses difficultés et ses angoisses (le terme n’est pas fort) : la Chine continentale braque sur Formose un peu moins de 1500 missiles…
Alors que la Chine populaire est reconnue par plus de 170 états, Taiwan ne l’est, à ce jour, que de 23. Est-ce une coïncidence ? Ces Chinois qui refusent le communisme ne sont que 23 millions.
L’ILE DE TAIWAN AUJOURD’HUI.
Je sors à l’instant d’un petit déjeuner organisé par notre centre de géostratégie Le Forum du futur, en l’honneur du représentant de la République de Chine à Paris, S.E. M. Michel Ching Long LU, qui nous donné une excellente conférence sur la situation de son pays, ses difficultés et ses angoisses (le terme n’est pas fort) : la Chine continentale braque sur Formose un peu moins de 1500 missiles…
Alors que la Chine populaire est reconnue par plus de 170 états, Taiwan ne l’est, à ce jour, que de 23. Est-ce une coïncidence ? Ces Chinois qui refusent le communisme ne sont que 23 millions.
Particulièrement émouvant fut le moment où le représentant officiel reconnut que même le généralissime Chang Kai Chek avait renoncé à reconquérir le terrain gagné par Mao et s’estimait heureux de pouvoir préserver son pré carré.
Tout le monde connaît les pressions que le régime de Pékin exerce sur les Etats afin de retirer leur reconnaissance de Taiwan.
Pourtant, alors que seule une infime minorité de Taiwanais prônent la réunification (moins de 10%), l’économie de l’île est plus que florissante et nous avons appris que près de 45 % des orchidées venaient de Formose… Sans oublier les performances économiques de l’île dans le domaine de l’informatique, de la téléphonie mobile et les ordinateurs portables.
Mais l’orateur a dû reconnaître que durant de longues années, les citoyens de Taiwan ne dormaient pas tranquilles ; il préconise encore la méfiance tout en reconnaissant que la situation s’est nettement améliorée. La décrispation est telle que l’île a réduit de 18% son budget d’armement. Néanmoins, le problème numéro I de l’île reste la sécurité. L’orateur souhaite aussi pour son pays une position d’observateur dans les grands organismes internationaux, sachant bien qu’il ne pourrait jamais prétendre à une reconnaissance d’Etat pleine et entière. Il a insisté aussi sur la présence de la technologie française, les prêts entre les musées, le développement de deux Alliances Françaises, l’entretien du métro etc…
Les rapports avec la Chine continentale communiste se sont taillés la part du lion dans l’exposé : Taiwan a investi plus de 200 milliards de dollars US en Chine, sans aucune garantie de ses mises de fonds par Pékin, qui a consenti, cette année, à faire un geste. Les vols quotidiens entre les frères ennemis ont repris bien qu’il ait fallu déterminer s’il s’agissait de domestic ou d’international flights… Mais le pragmatisme chinois a trouvé la solution.
Près de 4 millions de touristes (surtout japonais) visitent l’île dont l’ancien Premier Ministre Tanaka avait prédit la disparition programmée… Et pourtant, a jubilé l’orateur, elle est bien là.
Ces échanges avec la Chine populaire ne sont pas à sens unique : les étudiants et hommes d’affaires du pays communiste, semblent apprécier le mode de vie et la démocratie des frères ennemis, surtout depuis la création de partis politiques.
En somme, un plaidoyer passionné et passionnant qui n’a pas laissé l’auditoire indifférent, sans toutefois le convaincre entièrement.
Souhaitons donc que les Chinois, dans leur ensemble, trouvent la bonne formule qui permette une vraie cohabitation fraternelle.