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LE CAS DE JOHN DEMJANJUK : l’exigence de justice, pas la vengeance.

LE CAS DE JOHN DEMJANJUK : l’exigence de justice, pas la vengeance.
Désormais, c’est chose faite, la justice américaine a fait droit à la demande de la République Fédérale d’Allemagne d’extrader un homme –âgé aujourd’hui de 89 ans, et accusé de la mort de près de trente mille juifs dans le camp d’extermination de Sobibor.
On peut s’émouvoir de l’extradition d’un homme de cet âge, gravement malade et qui va probablement finir ses jours en prison. Cette émotion, légitime et compréhensible, peut présenter l’exigence de justice comme la manifestation d’une vindicte, d’un esprit de vengeance. Ce n’est pas le cas.
Il y a dans l’histoire de la Rome antique une réplique devenue célèbre, émanant d’un homme, auteur de multiples méfaits, qui demandait qu’on lui fît grâce ; la réponse fut cinglante : tu n’as épargné personne et tu voudrais que l’on t’épargnât.

LE CAS DE JOHN DEMJANJUK : l’exigence de justice, pas la vengeance.
Désormais, c’est chose faite, la justice américaine a fait droit à la demande de la République Fédérale d’Allemagne d’extrader un homme –âgé aujourd’hui de 89 ans, et accusé de la mort de près de trente mille juifs dans le camp d’extermination de Sobibor.
On peut s’émouvoir de l’extradition d’un homme de cet âge, gravement malade et qui va probablement finir ses jours en prison. Cette émotion, légitime et compréhensible, peut présenter l’exigence de justice comme la manifestation d’une vindicte, d’un esprit de vengeance. Ce n’est pas le cas.
Il y a dans l’histoire de la Rome antique une réplique devenue célèbre, émanant d’un homme, auteur de multiples méfaits, qui demandait qu’on lui fît grâce ; la réponse fut cinglante : tu n’as épargné personne et tu voudrais que l’on t’épargnât.
Si cela ne tenait qu’à moi, je lui ferais volontiers grâce, mais alors je commettrais un affront envers la justice, son esprit et sa nécessité. Cet homme, s’il était définitivement condamné, se voit reprocher des crimes inimaginables. La sévérité des juges, l’entêtement des victimes ou de leurs descendants, la persistance des Etat sont légitimes, surtout lorsque l’on met en face de cette inflexibilité la cruauté des crimes commis.
On se souvient aussi de cet adage : que la justice soit, le monde dût-il en périr. Malheureusement, on présente un vieil homme malade, écrasé par le poids des ans et aussi, très probablement, l’insupportable fardeau de la mauvaise conscience. Mais les enfants, les femmes, les vieillards, les hommes désarmés et déshumanisés, tous ces êtres pourchassés et massacrés, qui va les présenter devant les téléspectateurs ?
Il faut se méfier de l’émotion. Certes, la justice n’est pas la vengeance, mais elle doit passer. Si cet homme est innocent, il ne sera pas condamné, mais sincèrement, j’en doute. Car les poursuites durent depuis tant d’années…
Dès les premiers chapitres de la Genèse, le mythe du Déluge apparaît, motivé, nous dit la Bible, par le mal qui colonise le cœur de l’homme depuis sa jeunesse… Qui nous en débarrassera, qui nous en libérera ?

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