La jeunesse allemande du pape Benoît XVI
Je me demande comment va se solder ce voyage pontifical en Terre sainte. Je me demande si cela va vraiment être un succès. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le pape actuel ne parvient toujours pas à se hisser au niveau politique de son prédécesseur. Certes, Benoît XVI dépasse –et de loin- son prédécesseur en matière de science théologique et d’érudition, mais pas du tout en finesse politique. D’un côté, vous avez un tempérament slave et cordial, de l’autre un quant à soi germanique, voire même bavarois.
La jeunesse allemande du pape Benoît XVI
Je me demande comment va se solder ce voyage pontifical en Terre sainte. Je me demande si cela va vraiment être un succès. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le pape actuel ne parvient toujours pas à se hisser au niveau politique de son prédécesseur. Certes, Benoît XVI dépasse –et de loin- son prédécesseur en matière de science théologique et d’érudition, mais pas du tout en finesse politique. D’un côté, vous avez un tempérament slave et cordial, de l’autre un quant à soi germanique, voire même bavarois.
Une partie de la presse israélienne ne lui a ps facilité les choses : elle a (comme elle en a le droit) impitoyablement montré du doigt les différents points sur lesquels le saint Père n’aurait pas répondu à ses attentes : il n’a, selon elle, pas mentionné les Nazis, pas dit assassiné et s’est contenté de dire tué (pour les six millions de juifs victimes du nazisme), il n’a pas condamné l’évêque négationniste, il a, en revanche, apporté son soutien à l’idée d’un Etat pour les Palestiniens, et surtout (toujours selon cette presse) n’a pas présenté d’excuses…
C’est probablement, sur cet arrière-plan, qu’a émergé l’accusation d’avoir appartenu aux Jeunesses Hiltériennes (Hitlerjugend), qui est loin d’être prouvée… Le pape avait reconnu avoir été enrôlé de force à la fin de la guerre dans la Wehrmacht. Mais c’était, hélas, obligatoire et le IIIe Reich puisait alors dans ses toutes dernières réserves pour livrer un ultime combat perdu d’avance.
En fait, les deux parties, Israël et la Palestine, se disputent le pape. Chaque partie veut lui arracher des paroles de soutien à sa propre cause et le pape doit respecter la règle d’or du juste milieu… Le problème surgit de la nature hybride de ce voyage qui n’est ni exclusivement pastoral ni principalement politique.
Mais le pape pourrait utiliser cette ambiguïté pour en faire une force. Réaffirmer la prééminence du spirituel sur le temporel. Mais pour y arriver, il faut du doigté et du savoir-faire…