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Le voyage de Benoît XVI en Israël, en Palestine et en Jordanie

Le voyage de Benoît XVI en Israël, en Palestine et en Jordanie
Il convient  de se féliciter de la prochaine visite de Benoît XVI en Israël. Pourquoi en Israël ? Tout simplement parce qu’il n’y a pas vraiment de contentieux opposant le Saint Siège  à ces deux pays musulmans à 99% que sont les territoires palestiniens et la Jordanie.
Cette heureuse initiative que les esprits chagrins taxeront peut-être de session de rattrapage d’une diplomatie vaticane, jadis réputée pour sa grande adresse, devrait rassurer ceux qui s’interrogeaient sur certaines initiatives, plutôt déroutantes du Saint Père, en l’occurrence la très hâtive réhabilitation de quatre évêques intégristes de la Fraternité saint Pie X. Cette démarche, dictée par une magnanime indulgence pontificale mais si dépourvue de discernement (pas la moindre déclaration écrite des intéressés ne laissant planer aucun doute sur leur obéissance au pape et leur acceptation sans réserve aucune des décisions conciliaires) a valu à Benoît XVI et à son entourage les critiques les plus acerbes jamais encourues par le Saint Siège. Mais tout ceci relève du passé. La visite préalable d’une importante délégation de rabbins israéliens au Vatican a réglé les principaux différents et ouvert la voie à une réelle entente.

 

 

Le voyage de Benoît XVI en Israël, en Palestine et en Jordanie
Il convient  de se féliciter de la prochaine visite de Benoît XVI en Israël. Pourquoi en Israël ? Tout simplement parce qu’il n’y a pas vraiment de contentieux opposant le Saint Siège  à ces deux pays musulmans à 99% que sont les territoires palestiniens et la Jordanie.
Cette heureuse initiative que les esprits chagrins taxeront peut-être de session de rattrapage d’une diplomatie vaticane, jadis réputée pour sa grande adresse, devrait rassurer ceux qui s’interrogeaient sur certaines initiatives, plutôt déroutantes du Saint Père, en l’occurrence la très hâtive réhabilitation de quatre évêques intégristes de la Fraternité saint Pie X. Cette démarche, dictée par une magnanime indulgence pontificale mais si dépourvue de discernement (pas la moindre déclaration écrite des intéressés ne laissant planer aucun doute sur leur obéissance au pape et leur acceptation sans réserve aucune des décisions conciliaires) a valu à Benoît XVI et à son entourage les critiques les plus acerbes jamais encourues par le Saint Siège. Mais tout ceci relève du passé. La visite préalable d’une importante délégation de rabbins israéliens au Vatican a réglé les principaux différents et ouvert la voie à une réelle entente.
Même un rapide examen de la visite pape convint sans peine de la bonne volonté vaticane : le pape actuel a sagement mis ses pas dans les brisées de son inoubliable prédécesseur dont le grand sens politique suscitait l’admiration unanime.  C’est là le gage incontestable du succès.
Le déplacement d’un pape en Israël n’est jamais banal. C’est toujours la reconnaissance par le chef de l’église catholique de la légitimité de l’Etat d’Israël et de son droit de vivre en paix avec tous ses voisins. Le pape est un homme de paix qui apporte aussi bien aux Israéliens qu’aux Palestiniens et aux autres pays de la région un message de paix et des bénédictions.
Dois-je rappeler que c’est là un changement radical ? Lorsqu’en 1897, lors du congrès sioniste mondial, Théodore Herzl avait sollicité  l’appui du Vatican pour son projet de fondation d’un Etat juif, il lui fut répondu qu’il n’en serait rien aussi longtemps que les juifs ne  reconnaîtraient pas en Jésus le Christ… Et plus tard, le refus d’accorder la reconnaissance à l’Etat d’Israël s’appuyait sur sur un argument aussi douteux que l’absence de frontières unanimement reconnues…
Un pape comme Benoît XVI sait bien que l’enseignement du mépris (Jules Isaac) a depuis longtemps, été remplacé par l’enseignement de l’estime (Jacob Kaplan).
Selon nous, le voyage du Saint Père vise trois objectifs : réaffirmer son indéfectible solidarité avec le peuple juif qui a donné naissance à Jésus et qui fut victime de la Shoah. Donner une impulsion nouvelle à un fructueux dialogue judéo-chrétien que la controverse autour de l’évêque Williamson a presque entièrement paralysé. Et enfin, œuvrer en faveur de la paix au Proche orient en tenant la balance égale entre les belligérants.
Judaïsme et christianisme sont, certes, deux religions différentes l’une de l’autre, mais elles ne seront jamais indifférentes l’une à l’autre. Sans même rappeler que la première a servi de matrice à la seconde. C’est justement l’un des rares enseignements  positifs de l’épître de Saint Paul aux Romains…
Mais ce chapitre est définitivement clos et le pape Benoît XVI, renouant naturellement avec l’attitude de ses illustres prédécesseurs (Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II) me fait penser à une déclaration faite par un éminent rabbin du XVIIIe siècle, Moshé Hagiz, qui donnait de la papauté une image étonnamment positive pour son époque. Je ne résiste pas à la tentation d’en faire part aux lecteurs :  Sur des dizaines et des dizaines de papes, on n’en compte guère plus de quatre qui persécutèrent les juifs et cherchèrent à détruire nos livres sacrés…A chaque pape persécuteur succédait un pape conciliant qui réparait les dégâts commis par son prédécesseur. Depuis 1685 jusqu’à nos jours, pas une fois le son du tocsin n’a retenti  dans le palais du roi ni dans les châteaux de ses vassaux. Dieu  exalte ceux qui œuvrent à la paix et accomplissent ici-bas la volonté de notre Père céleste… Puisse-t-il continuer de protéger ceux qui ont été chassés de la table de leur père. (Mishnat Hakhamim, fol. 120a).




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