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Jeanna BENCHIMOL nous a quittés

Voici une vie de femme exemplaire. Mais aussi une bonne illustration des tribulations d’une famille juive issue d’Afrique du nord, plus exactement d’Algérie. Née en 1918 à Mascara, première institutrice diplômée à à peine 19 ans, Jeanne Benchimol, de son nom de jeune fille, BETTAN, a servi à un très jeune âge comme institutrice à Colomb Béchar, dans le sud algérien. C’était en 1938. Elle se maria plus tard et fut mise à pied par le régime de Vichy, en raison des lois raciales de ce régime honni. Après la libération de l’Afrique du nord par les Anglo-Américains et les Forces françaises libres, elle fut réintégrée dans ses fonctions et pu poursuivre sa carrière d’enseignante . Elle eut trois filles qui firent toutes de brillantes études universitaires. Attachée à son pays natal, l’Algérie, elle dut prendre le chemin de l’exil à l’indépendance de cette ancienne colonie française.

Etablie dans la banlieue parisienne, elle resta institutrice jusqu’à l’âge de la retraite. Son époux, chef du centre des impôts du Xe arrondissement de Paris, prit sa retraite au même moment qu’elle. Dès lors, les deux retraités de la fonction publique choisirent de s’établir en Israël ; à Netanya, petite cité balnéaire où il fait bon vivre. Pour être aussi près de leurs petits enfants, ces heureux retraités venaient régulièrement en France dont ils avaient gardé la nationalité.

Jeanne Benchimol survécut une bonne dizaine d’années à son époux, qu’elle vient de rejoindre le 30 juin de cette année. Elle repose désormais à ses côtés dans ce cimetière de Netanya.

J’ ai eu à prononcer son éloge funèbre devant une bonne partie de sa famille et de ses amis. Sans oublier sa fille et ses petits enfants. L’émotion se lisait sur tous les visages : une femme de 91 ans reposait définitivement dans la terre de ses lointains ancêtres. Au fond, la mort remet toutes les choses en place. En quelques jours, en quelques heures, tout était fini. Toute une vie paraissait effacée. Mais pas son souvenir, pas sa mémoire.

Dans l’un de ses ouvrages, Renan évoquait la notion de résurrection en expliquant que ressusciter, c’était continuer de vivre dans le cour de ceux qui vous ont aimés.

Tehi nishmatah tserura btseror ha-hayyim

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