Monsieur Farouk HOSNI, les juifs d’Egypte et la direction générale de l’UNESCO
Hier soir, cédant à l’amicale pression du président de l’amicale des juifs d’Egypte, Monsieur Yves Fedida, je me suis rendu au dîner organisé avec le concours de France-Egypte dans un salon du Sénat à Paris. L’invité du jour était évidemment Monsieur Farouk Hosni, ministre de la culture du gouvernement égyptien. Il fut rejoint quelques minutes plus tard par son collègue, le ministre de l’Education, venu le soutenir à la tête d’une délégation égyptienne de haut niveau.
M’étant entretenu quelques instants aen arabe avec le Ministre, qui parle et comprend très bien le français, je puis dire que ce n’est pas (ce n’est plus) l’homme qui se laissait aller à des déclarations outrancières, propre à l’emportement des Orientaux. C’est à peu près la remarque que me fit hier soir, à l’issue du dîner, un homme sage et pondéré, Monsieur Emile Gabbay, qui relativisa les déclarations inadaptées –et désormais anciennes- du ministre en insistant sur leur caractère contingent.
Monsieur Farouk HOSNI, les juifs d’Egypte et la direction générale de l’UNESCO
Hier soir, cédant à l’amicale pression du président de l’amicale des juifs d’Egypte, Monsieur Yves Fedida, je me suis rendu au dîner organisé avec le concours de France-Egypte dans un salon du Sénat à Paris. L’invité du jour était évidemment Monsieur Farouk Hosni, ministre de la culture du gouvernement égyptien. Il fut rejoint quelques minutes plus tard par son collègue, le ministre de l’Education, venu le soutenir à la tête d’une délégation égyptienne de haut niveau.
M’étant entretenu quelques instants aen arabe avec le Ministre, qui parle et comprend très bien le français, je puis dire que ce n’est pas (ce n’est plus) l’homme qui se laissait aller à des déclarations outrancières, propre à l’emportement des Orientaux. C’est à peu près la remarque que me fit hier soir, à l’issue du dîner, un homme sage et pondéré, Monsieur Emile Gabbay, qui relativisa les déclarations inadaptées –et désormais anciennes- du ministre en insistant sur leur caractère contingent.
Mais ce qui m’a le plus ému, ce sont les discours et notamment celui du président Fedida qui a si bien parlé. Quelle émotion mais aussi quelle maîtrise de soi ! Evoquant le souvenir de sa regrettée mère, il a mentionné des relations de bon voisinage entre familles de confessions différentes qui s’offraient gâteaux et friandises à l’occasion de leurs fêtes religieuses respectives. Monsieur Fedida appelait de ses vœux la renaissance de cet esprit convivial, de cette entente naturelle et naïve qui souligne que Dieu peut avoir plus d’un messager, en l’occurrence au moins trois. Le président a aussi rappelé que cette année, les musulmans fêteront l’Aïd dans une extrême proximité avec Rosh ha-Shana et Yom Kippour.
Nul n’ignore que cette réception vise effectivement à «cacheriser» Monsieur Farouk Hosni qui m’a, je dois le reconnaître, fait bonne impression. Ce ministre a mis en route la rénovation des biens sacrés de la communauté juive, notamment des synagogues du Caire et d’Alexandrie, en l’occurrence des immeubles attachés à la mémoire du plus célèbre des juifs ayant choisis l’Egypte comme seconde patrie, Moïse Maimonide de Fostat (1138-1204). Or, l’auteur du a fui le régime almohade de Cordoue et de Fès, fanatique et convertisseur, pour se réfugier en Egypte, considérée alors comme une terre d’aile pour les juifs. Depuis, les choses ont quelque peu changé. Mais elle évoluent désormais dans le bon sens. En fait, les Egyptiens qui sont des gens fins et de qualité, ont compris que ce patrimoine faisait intégrante de la culture égyptienne : leurs compatriotes juifs sont ce qu’ils sont, mais ils n’en sont pas moins égyptiens. C’est ce que notait un journaliste du New York Times du 12 septembre…
J’ai été ému, mais très sincèrement, par l’évocation des racines judéo-égyptiennes de Monsieur Gabbay qui a rappelé au ministre Hosni sa promesse de permettre l’accès aux archives des communautés juives de son pays. C’est que celles-ci constituent l’état civil des intéressés. Il a rappelé son âge et souhaité connaître ses propres racines tant qu’il est vivant.
Avec une émotion et une sincérité visibles, M. Hosni lui a réitéré sa promesse d’agir dans ce sens tout en rappelant qu’il n’était pas le seul à décider.
Que va-t-il se passer à présent ? Il y a de fortes chances pour que la candidature égyptienne, si puissamment soutenue (par Israël, les USA, l’Afrique et même la France) connaisse un heureux dénouement. C’est ce que je souhaite personnellement, tout en respectant les autres candidatures. Après tout, il faut savoir tourner la page et envisager l’avenir avec optimisme. Le sympathique sourire de la présidente de l’association des juifs d’Alexandrie, Madame Toy Bruck ; nous le rappelait hier soir, elle qui organise chaque année des séjours au pays du Nil.
Encore un grand merci à ces messieurs qui ont tenu de si beaux discours, le ministre, évidemment, le Président Fedida et monsieur Gabbay dont la dignité et la sagesse m’on profondément impressionné.