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Le CV anonyme

Le CV anonyme

Ce problème refait surface alors que la loi, votée par le parlement voici trois ans, n’a toujours pas eu de décret d’application. Sommes nous pour ou contre ? Avant d’y venir, faisons quelques remarques contre les discriminations à l’embauche : si l’on m’empêche de travailler au motif que je suis blanc, noir, jaune, que je suis juif, islamique ou athée ou bouddhiste, comment vais-je subvenir à mes besoins ? Et quelle société, quel Etat peut bien tolérer ce type de discrimination ? Aucun ! Et pourtant, nous butons sur de graves problèmes. Comment s’explique cette situation ?

Pour embaucher quelqu’un, il faut savoir qui il est. C’est normal, car on va le côtoyer dans l’entreprise, peut-être même partager un bureau avec cette personne, prendre nos repas dans on voisinage, etc…

Or, le CV anonyme, de manière très irréaliste, prétend supprimer les références au sexe, à la photo, à l’âge, au lieu de naissance et de résidence etc… Fort bien, l’intention est louable, mais qui donc va embaucher des gens à l’aveuglette ? Qui va prendre ce risque ? Et de toutes façons, les entreprises n’obéiront pas et trouveront le moyen de contourner la loi sans la violer…

Regardez, certains immeubles d’habitation de prestige à Paris ou à Versailles, Saint-Cloud et autres banlieues de luxe : lorsqu’un appartement se libère, même si la barrière de l’argent constitue déjà un sérieux barrage, les co-locataires ou co-propriétaires s’ingénient à trouver aussitôt quelqu’un qui soit comme eux, qui respectent les mêmes valeurs et aient les mêmes pratiques… Franchement, peut-on le leur reprocher ? Même les municipalités pratiquent parfois cette discrimination qui ne dit pas son nom : notamment, lorsqu’elles refusent la règle de la mixité sociale et préfèrent acquitter des amendes plutôt que de construire des HLM ou ILM sur leurs sols…

Si l’on veut que tout le monde trouve sa place, il faut favoriser l’intégration. Mais une certaine idéologique nous a bercés d’illusions depuis que l’immigration a pris un tour important : on a insisté sur la nécessité pour les nationaux de changer et de s’adapter aux nouveaux venus, au lieu d’adopter la procédure inverse : c’est aux primo-arrivants et à leurs descendants de faire des efforts et de s’adapter : C’est à eux d’apprendre le français, de respecter les autres religions, de ressembler à ceux dont ils viennent habiter le pays et revendiquent la nationalité. Evidemment, dans un élan d’amour et d’humanisme.

Cette mentalité inversée n’a pas favorisé l’intégration. Bien sûr qu’il faut embaucher tout le monde selon le critère unique de la compétence : je ke répète, si un homme ne trouve pas à s’employer, mais comment va-t-il vivre ? D’un autre côté, si l’on introduit chez soi ou dans son entreprise des gens qui ne s’intégreront pas harmonieusement dans le groupe professionnel ou social, l’expérience sera négative…

Je suis d’ailleurs un peu inquiet au sujet du vaste débat sur l’identité nationale que l’on nous promet. Je trouve ce débat salutaire, je trouve que ceux qui veulent être français, suisses ou européens doivent souscire aux valeurs de ces pays, mais je crains que ce débat ne mette à nu les arrière-pensées et les oppositions. Et il n’en manque pas, croyez moi.

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