Le rôle dans la cour constitutionnelle fédérale dans la réunification de l’Allemagne et de ‘union européenne.
Hier soir, au cours d’une brillante réception au Palais Beauharnais, résidence de l’Ambassadeur de S.E. l’Ambassadeur d’Allemagne, M. Reinharz SCHÄFERS, eut lieu une belle conférence du professeur Hans-Jürgen Papier, président de la Cour Constitutionnelle Fédérale de Karlsruhe, intitulée La disparition des frontières, en présence de hautes personnalités françaises : M.M/ Giscard d’Estaing, Simone Veil, Robert Badinter, Roland Dumas, Hélène Carrère d’Encausse, Jean-Louis DEBRE, Jacques DELORS, et quelques autres…
La brillante conférence du professeur PAPIER suivait trois grandes articulations : la situation douloureuse des deux Allemagnes durant la période de la séparation ; la réunification de l’Allemagne et la chute du mur ; et enfin l’Union européenne comme couronnement de ce processus.
Le conférencier a rappelé le drame par des millions d’hommes et de femmes lorsqu’en ce jour fatidique de l’année 1961 un mur sépara des êtres humains. Un mur que des êtres tentèrent de franchir au péril de leur vie : 421 victimes recensées, sans même compter les tentatives avortées de fuite, les dénonciations et les mis au secret arbitraires dont on n’a plus aucune nouvelle. Et les déclarations d’un cynisme du ministre de la sécurité Erich Mielke qui, jusqu’en 1989, donc peu avant la chute du mur, insistait pour que les garde-frontières ajustent leurs tirs car, disait-il, en substance, si l’on appuie sur la gâchette, soyons au moins sûrs que les cibles resteront bien chez nous… Ou encore Walter Ulbricht qui disait ceci : veillons aux formes démocratique mais veillons aussi à ce que rien n’échappe à notre contrôle : bref l’institutionnalisation d’un arbitraire absolu.
La chute du mur n’intervint pas par une sorte d’opération du Saint Esprit, encore que… La foi y joua un rôle déterminant du fait même de l’Eglise Evangélique allemande qui organisa des veillées pacifiques à la lumières de bougies (beim Kerzenlicht) qui vint à bout d’un mur de béton, un peu comme les processions bibliques firent tomber les murailles de Jéricho (en dépit de l’aspect anhistorique du récit fictif du livre de Josué…) Les hommes et les femmes qui défilaient risquaient de tomber sous les balles de la Stasi ou des forces d’occupation soviétique.
Lorsque le mur tomba, la première Chambre du peuple admit les principes de la Loi Fondamentale et c’est là que la Cour Constitutionnelle joua un rôle de premier plan, veillant au respect de l’Etat du droit et préservant au bien-être des citoyens des deux Allemagnes qui n’en faisaient plus qu’une.
En, en dernière partie, le conférencier a montré que l’Allemagne réunifiée aspirait avant tout à renforcer le poids d’une Europe unie, elle aussi.