L’Afrique et son milliard d’habitants
Une publication de statistiques, passées presque inaperçues, si l’on excepte un ou deux articles parus dans la presse, signale que l’Afrique, jadis continent sous-peuplé, atteint désormais le milliard d’habitants. Comme le sujet est délicat –comme tout ce qui touche à ce continent de manière générale- il convient de ne laisser planer aucun doute –vite transformé en soupçon par des esprit chagrins- sur le fond de notre pensée.
Pour tout continent autre que l’Afrique précisément, une telle nouvelle, celle de l’accroissement de la population, eût été réjouissante. Pour quelles raisons la situation est-elle radicalement différente pour le continent africain ? Pour de multiples raisons qui tiennent principalement à la mal- gouvernance, à la corruption et à l’inculture.
Au moins, dans ce cas précis, on ne peut plus faire porter la faute aux anciennes puissances coloniales. Alors pourquoi n’est-ce pas une bonne nouvelle ? Parce que l’Afrique n’est pas préparée à recevoir et traiter cet énorme surcroît de population. En comparaison, l’Europe qui croule sous les richesses, ne totalise que 500 millions d’habitants. Comment réagir pour éviter une énorme catastrophe ?
La réponse est nette : il faut accorder à ces pays africains une aide massive, ciblée et contrôlée. Il faut que l’on apporte une aide médicale, alimentaire et éducative. Quand je pense que la Banque Mondiale et/ou le Fonds monétaire International se voit contraint de prélever un certain pourcentage sur les revenus pétroliers ou autres de tel ou tel pays africain afin d’empêcher que leurs citoyens ne soient gravement spoliés, on mesure l’étendue du mal… Quand on voit que nombre d’armées africaines se ruinent par des achats d’armements qui ne servent à rien sinon à se massacrer les uns les autres, on se demande si la raison a déserté le continent pour toujours… Quand on voit certaines chancelleries africaines situées dans les meilleurs quartiers de Paris, Genève, New York, Londres et Berlin, on se demande où on est.
Il faut aider l’Afrique, c’est une urgence qui ne peut plus attendre. Mais il faut l’aider en lui proposant de nouvelles valeurs qui doivent faire leurs preuves : l’équité dans la gouvernance, le bien public qui prime par rapport à l’intérêt personnel et le désintéressement. On nous objectera qu’il y a loin de la coupe aux lèvres… Mais il faut bien commencer un jour : demain, il sera trop tard car ce ne sera plus quelques pauvres hères qui aborderont nos rivages avec leurs embarcations de fortune, mais des centaines de milliers fuyant légitimement les guerres, la famine, la maladie et la barbarie…