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L’EUROPE ET L’IMMIGRATION

L’EUROPE ET L’IMMIGRATION
Il y a différentes façons de traiter de l’immigration. Une approche nettement politique avec des démarches qui ressemblent plus à des slogans qu’à des arguments mais qui emportent généralement l’adhésion du plus grand nombre ; et une approche plus nette, plus philosophique, qui va au fond des choses mais qui n’a, de ce fait, aucune chance d’aboutir, c’est-à-dire de trouver une traduction politique  concrète.
Mes lecteurs ne seront pas étonnés de découvrir que c’est la deuxième solution que je choisis : c’est qu’on se refait pas à son âge.
L’immigration nous confronte à peu de choses près à la même problématique que celle qui se profile derrière la question des minarets en Suisse (ou ailleurs, car les Helvètes ont eux, au moins, le courage de poser le problème et d’appeler un chat un chat).
Il des décennies, Georges Pompidou, alors président de la République, avait énoncé un principe qui me paraissait alors ( j’allais avoir vingt ans en ce temps là) nettement conservateur : parler des problèmes, c’est les créer. Eo ipso, ne pas en parler c’est les nier. Mais aussi leur tourner le dos, sans aucune chance de les résoudre ou simplement leur apporter un semblant ou un début de solution.
Pour l’immigration, l’Europe chrétienne ou même judéo-chrétienne dévoile ses intentions en posant ce problème : elle en parle, elle en fait un problème. DXe son point de vue, il est légitime de poser ce problème. Du point de vue de ceux qui veulent immigrer chez elle, c’est injuste. Où est la vérité ? Probablement, c’est eux et chez nous. Comment ?


L’Europe veut que ceux qui veulent se joindre à elle s’assimilent à elle, reprennent sa socio-culture d’essence judéo-chrétienne et ne cherchent pas à l’arracher à son terreau spirituel, à ses valeurs, en un mot qui aujourd’hui, à force d’être galvaudé, ne veut plus rien dire. Mais le problème est bien, au lieu de le nier comme on l’a tous fait et cru, il a changé de nature et s’est imposé à la majorité des citoyens.
Faisons un bref historique : avant , parler de l’immigration, c’était faire le jeu, disait-on, du Front National ou des partis d’extrême droite. C’était le point de vue des années soixante-dix Or, au milieu de ces années là, Giscard d’Estaing avait, en toute bon e foi, décrété le regroupement familial ans se rendre compte que la notion de famille ou d’appartenance familiale, bref que la cellule familiale ne recouvrait pas la même réalité en Afrique, en Orient ou en Occident. Le père, la mère, les enfants, c’est pour l’Europe depuis toujours un schéma classique dans lequel on a tenté d’intégrer des réalité humaines (je dis bien  humaines) tout autres.  C’est pour cela qu’on en est arrivé à des  lois inapplicables comme celles qui furent cotées en vue de déterminer qui est de la famille de qui. A l’origine, il s’agissait simplement de mettre un terme à la fraude et de permettre à d’authentiques, de véridiques groupes familiaux de se réunir et de vivre ensemble.  Mais dans les faits, cela a mené à tout autre chose.
Si les choses avaient claires depuis le début, le débat serait resté dans un cadre acceptable pour tous.
Mais voyons, sans se voiler la face, où nous en sommes : lorsque des êtres humains comme nous demandent à pratiquer décemment leur religion, d’autres répondent qu’il y a un danger d’entrisme et de déchristianisation. Et lorsqu’il est demandé des lieux de culte d’une certaine religion et nous avons tous laquelle, il est répondu positivement à condition, disent certains, qu’il en soit de même partout : des mosquées en Europe oui, mais aussi des églises en Arabie saoudite, en Algérie et en Irak, au Liban etc…
On le voit sans peine, le débat change de nature. En fait, si les présupposés avaient été établis clairement et sans arrière-pensée, la question posée ne soulèverait pas autant de passions. Ni autant de craintes. Pour qu’une religion ne fasse pas peur, il faudrait qu’elle n’ait rien à voir avec une civilisation conquérante. Cette expression n’est pas de moi.
Pour le judaïsme, par exemple, la question ne se posa jamais dans les mêmes termes. Dès l’an 90 de l’ère chrétienne, le grand rescapé de la destruction de l’Etat juif, l’authentique fondateur du judaïsme rabbinique, rabbi Johanan ben Zakkaï, avait demandé au général romain, auteur d’un siège qu’il savait victorieux, de lui permettre de créer à Yavné, donc pas à Jérusalem qu’il savait condamnée, une simple académie talmudique. Il signait ainsi la sortie du judaïsme des Etats nationaux pour n’être plus qu’une communauté religieuse… Cette réalité a duré deux millénaires. Et les Juifs sont donc des citoyens comme les autres… Ceux qui souhaitent devenir des citoyens israéliens ont le droit de le faire mais ne se conduisent pas comme tels dans les pays où ils vivent…
La suite est assez claire.

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