Le président OBAMA et le dur apprentissage de la réalité
Les Allemands appellent cela das Realitätsprinzip, le principe de réalité qui est incontournable. On ne peut pas se défaire de lui. Cela rappelle l’adage d’Aristote qui dit que si l’on ne peut pas changer le monde (et, en effet, il est difficile de la changer) on doit, au moins, changer son opinion sur le monde.
Il y a une semaine, je me suis livré à un petit jeu : j’ai relu le discours vibrant que le président américain avait prononcé devant un auditoire arabe à l’Université du Caire, en présence du corps diplomatique et toute l’intelligentsia égyptienne, le jeune président n’a pas laissé d’émouvoir par sa candeur et sa naïveté, deux choses qui valent à mes yeux, bien plus que tout le reste.
Le président OBAMA et le dur apprentissage de la réalité
Les Allemands appellent cela das Realitätsprinzip, le principe de réalité qui est incontournable. On ne peut pas se défaire de lui. Cela rappelle l’adage d’Aristote qui dit que si l’on ne peut pas changer le monde (et, en effet, il est difficile de la changer) on doit, au moins, changer son opinion sur le monde.
Il y a une semaine, je me suis livré à un petit jeu : j’ai relu le discours vibrant que le président américain avait prononcé devant un auditoire arabe à l’Université du Caire, en présence du corps diplomatique et toute l’intelligentsia égyptienne, le jeune président n’a pas laissé d’émouvoir par sa candeur et sa naïveté, deux choses qui valent à mes yeux, bien plus que tout le reste.
Mais voilà, quand on dirige la première puissance au monde, on n’est pas un naïf mais un homme sûr de soi, sur ses gardes et ne prenant jamais les bonnes paroles et les promesses pour de l’argent comptant. Bref, en comparant le discours avec la dernière allocution du même homme sur l’attentat manqué du Nigérian, j’ai pu mesurer le fossé qui sépare l’idéal de la réalité. Existe-t-il plus beau geste que celui consistant à jeter un rameau d’olivier à ses adversaires ? Mais quand on est président des USA, peut on faire appel aux bons sentiments ?
Désormais, en moins d’un an, l’homme a effectué une mue profonde. Il veut, à présent, éradiquer (le mot est de lui) al-Qaïda. Et déjà les Républicains lancent contre lui une attaque en règle, doutant de ses capacités à diriger l’Amérique. Mais je devine qu’au loin, dans le fin fond du Texas, un homme doit savourer ce qu’il faut bien nommer sa revanche. Un homme qui s’est vu reprocher tous les péchés de la terre, mais un homme qui a compris, lors de son séjour à la Maison Blanche, la nature de ses ennemis et le danger qu’il y a à vouloir les contenter par de bonnes paroles. Au risque de mettre en danger son pays.
Je pense à un verset d’un vieux prophète hébreu du VII-VIe siècle avant Jésus qui s’adresse à Dieu en lui expliquant qu’il est trop élevé, trop transcendant pour percevoir les abus et les injustices qui se produisent ici-bas. La formulation hébraïque est on ne peut plus ramassée et puissante et la traduction française procurée par La Pléiade l’est tout autant : tehor énayim mi-lir’ot ra’ = Tu as les yeux trop purs pour voir le mal.
Oui, les yeux trop purs…