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Le Vel d’Hiv : les réactions.

Le Vel d’Hiv : les réactions.

C’est la première fois que je reviens sur un sujet traité pour évoquer les réactions qu’il a suscité chez les uns et les autres. Les visites sur le blog se montent à un peu moins de 400 mais j’ai aussi envoyé à près de 80 personnes, amies ou personnalités du monde politique, le même texte. La quasi totalité a réagi dans la journée même. L’un des rédacteurs en chef du Figaro Magazine a répondu que le texte l’avait ému par sa profondeur et sa sincérité, un ami préfet m’a dit combien ce texte l’avait touché et un autre préfet, situé tout en haut de la hiérarchie gouvernementale, m’a chaleureusement remercié de le lui avoir envoyé.

Mais ce qui m’a le plus frappé, tourne autour de deux réactions, situées aux antipodes l’une de l’autre car l’une vient de l’une de nos deux filles qui a dix-sept ans et l’autre d’un ami très cher, Bernard, âgé de 75 ans, ancien polytechnicien, ancien Maire-Adjoint du XVIe arrondissement, ancien président de l’amicale des anciens du lycée Janson de Sailly etc… Au moment des faits, il avait donc environ 17 ans. L’âge de Clara-Lise qui a réagi à sa manière en allant voir le film…

Clara est donc allée voir le film avec une copine hier après-midi. Je ne suis rentré à la maison que vers 20 heures et l’ai trouvée littéralement prostrée, répondant à peine à mes questions. Je m’enquis du film et là j’ai perçu chez cet enfant un malaise immense. Mais aussi un profond mutisme. A mes questions répétées, elle finit par dire la phrase suivante : comment notre police, nos gendarmes ont-ils pu arracher des enfants à leurs mères ? C’est une barbarie insoutenable. Et c’est vrai, ce qui a le plus horrifié les gens, c’est cette inhumanité dont la France n’est vraiment pas coutumière. Clara a ajouté que la salle de cinéma est pleine de personnes âgées qui se sentaient concernées par une histoire qui est et fut leur histoire. Et ce détail me permet de passer au second témoignage, celui de Bernard, 75 ans aujourd’hui, mais âgé de 17 ans au moment des faits.

Il m’envoya un mèl pour dire son émotion et me parler de ses cousins et cousins dont certains, à peine âgés de 4 ans , furent raflés et ne revinrent jamais. J’ai bien lu : 4 ans ! Une cousine de son épouse, elle aussi âgée de 4 ans , eut la chance de revenir car des pressions furent exercées pour son élargissement. Et Bernard me donnait d’autres informations sur d’autres membres de la famille, victimes de cette rafle immonde.

Bernard concluait qu’il se sentait lâche car il n’avait pas le courage d’aller voir un film qui ranimerait de douloureux souvenirs. Un passé qui ne passe vraiment pas. C’est vrai : ce film frappe surtout par l’accent mis sur le sort des enfants, ce qui nous ramène à la responsabilité du gouvernement de Vichy qui est allé bien au-delà des demandes nazies.

J’émets une seule réserve sur le choix des acteurs de ce film : il ne fallait pas faire appel à un humoriste, amuseur public de talent mais dont la connotation humoristique ne cadrait pas avec le projet initial. Erreur de casting. Dommage.

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