Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Une malédiction ? Le nuage de cendres, la paralysie du trafic aérien et les funérailles du président Kaszinski…

Une malédiction ? Le nuage de cendres, la paralysie du trafic aérien et les funérailles du président Kaszinski…

Une précédente note sur la Pologne, qui me valut d’ailleurs une interview de mon ami Pascal Décaillet sur Radio-Cité de Genève, se demandait sérieusement si la Pologne était maudite… Evidemment, il ne s’agissait que d’une interrogation exprimant l’étendue de l’horreur : alors qu’ils se rendaient sur le site du supplice de plusieurs milliers d’officiers et d’intellectuels de leur pays, ces 96 personnalités polonaises dont le président de la République et son épouse s’ajoutèrent, par l’effet d’une implacable Providence, aux victimes d’il y a soixante-dix ans. Un tel concours de circonstances néfastes est absolument rarissime et nous interpelle : l’avenir est-il écrit quelque part ? Echappons nous au destin qui pèse sur nous comme une loi d’airain, tel un cheval lancé au galop et que l’on ne peut pas éviter ? Parfois, je me le demande.

Mais, ce matin, comme tous les matins que D- fait, je relève que même les funérailles de ce pauvre président ne pourront probablement pas être rehaussées de la présence des chefs d’Etats annoncés… en raison, toujours, d’une calamité naturelle, en l’occurrence, le terrible nuage de centres provenant d’un volcan islandais et qui rend impossible tout mouvement aérien…

A première vue, ceci paraît incroyable : d’abord, l’épais nuage de brume qui fracasse l’avion présidentiel polonais, ensuite l’épais nuage de cendres qui cloue au sol des centaines d’avion et rend impossible tout déplacement par la voie des airs… pour assister aux funérailles.

Saurons nous un jour pourquoi le sort s’acharne sur un homme, non seulement en lui prenant la vie, mais encore en gênant le déroulement de ses obsèques ?

Ces problématiques m’ont beaucoup intrigué ces derniers mois car je travaille d’arrache-pied sur un ouvrage consacré à l’histoire et à la métaphysique de la kabbale. Et ces kabbalistes, tant ceux d’Espagne (XIIIe siècle) que ceux de Safed (XVIe siècle) ont cherché à déchiffrer les obscurs carnets de la Providence, lorsqu’ils ne comprenaient pas pourquoi un être, un pays ou une nation, était poursuivi par le mauvais sort. Et savez vous comment ils ont entrevu une solution qui ménage à la fois la justice divine (théodicée) et le libre arbitre humain ?

Eh bien, en prétendant que c’est une autre âme qui se trouve dans l’homme qui souffre sans raison apparente. Cette âme en peine, a dû revenir sur terre pour entamer un cycle de purification et expier ainsi des fautes dont personne n’a gardé la mémoire. Cette théorie qui a soulevé l’indignation des philosophes et des rationalistes s’appelle la transmigration des âmes ou la métempsycose. Apparemment, ce serait des marchands arabes qui l’auront rapporté d’Inde et lui donnèrent dans leur langue le nom de Tanassoukh. En hébreu, on a choisi guilgoul, la rotation des âmes d’un corps à l’autre…

Etrange ! Cette connexion entre la mort d’un homme dans un accident aérien dû à la brume, ses funérailles souffrant, elles aussi, d’une autre calamité naturelle (le nuage de cendres) empêchant tout déplacement d’avion : au fond, l’être humain n’est peut-être qu’un invité sur cette terre. Un invité devenu parfois indésirable (ein unerwünschter Gast)

Les commentaires sont fermés.