La peur en Occident : le nuage de cendres, venu d’Islande
Ce que nous vivons depuis hier est hallucinant : dans une partie du monde, toutes les flottes aériennes sont clouées au sol. Et comme le monde est un espace clos, si je puis dire, les vents portent au loin, dans les quatre coins du globe, ou presque, ces infimes particules de cendres, dues l’éruption volcanique en Islande, menaçant de perturber gravement le fonctionnement des réacteurs.
Ce que je note en tout premier lieu, c’est l’indocilité des éléments qui réduisent pratiquement à néant les plus belles inventions et avancées technologiques. Le rêve de l’homme a toujours été de voler, de vaincre la pesanteur, de s’élever dans les airs, d’être aussi léger que le vent. Bref, de transcender sa condition terrestre. Et voici qu’un grain de sable (c’est le cas de le dire) vient gripper toute la machine : des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants sont loin de chez eux, d’autres ne peuvent pas se rendre sur leurs lieux de vacances ou de rendez vous professionnels. Et tout cela pour quelle raison ? Un nuage de cendres, long, nous dit-on, de près de 2500 km, interdit tout décollage et tout atterrissage ! C’est le vieux dieu Eol qui se rappelle à notre bon souvenir.
On a aussi l’impression de revivre les effets de cette phrase qui fit le tour du monde et des rédactions : der Flügelschlag eines Schmetterlinges in Japan verursacht Verheerungen in Afrika…
Qu’est-ce qu’un volcan ? Un élément naturel bien plus ancien que nous, êtres vivants. On a l’impression que parfois, comme dans le cas de tremblements de terre, les éléments se rebiffent, se révoltent et nous rappellent qu’il faut compter avec eux, qu’on ne peut pas tout faire, en une phrase, que l’homme n’est pas tout puissant et que la nature, le monde élémentaire, aura toujours le dernier mot.
Mais fallait-il prendre de telles mesures, paralysantes et s contraignantes ? Est-ce que le sacro-saint principe de précaution n’a pas été excessif cette fois ci ? On en vient au problème de la peur, grand sujet qui a tant modifié la vie et le comportement de l’Occident à travers l’Histoire. Faut-il avoir peur ? Faut-il bannir le risque ? La vie dans un monde sans risque est-elle simplement concevable, je ne dis même pas réalisable ? Cette attitude est-elle compatible avec la vie moderne, ou avec la vie tout court, une vie, qui, un jour ou l’autre (le plus tard possible) devra bien s’arrêter …
Si le principe de précaution avait été respecté, hélas il ne le fut point, le pilote militaire de l’avion du défunt président polonais Lech Kaszinski n’aurait pas tenté à quatre reprises de se poser sans visibilité mais serait sagement rentré chez lui ou se serait allé ailleurs…
Fallait-il déclencher toute cette vague de vaccination planétaire contre le virus H1N1 alors qu’il s’est révélé moins meurtrier (heureusement) moins ravageur que prévu ? Des experts de l’OMS enquêtent…
C’est une nouvelle fois la peur qui a dicté la conduite à tenir. Dans le cas présent, les météorologistes ont délimité, grâce à leurs instruments, une zone assez vaste en delà de laquelle ls avions peuvent évoluer sans danger. Mais devons nous les croire ? Car s’ils se trompaient, ce serait des centaines de vie qui seraient compromises.
La peur, toujours la peur…