RETOUR DU NATIONALISME TURC ?
Le journal Le Monde consacre sa contre enquête à la situation en Turquie depuis l’appui du gouvernement islamiste actuel à la flottille de l’IHH… Les analyses des journalistes et surtout les citations produites laissent augurer de profonds changements en Turquie ainsi qu’un réaménagement du soutien de Washington à Ankara. Or, celle-ci n’a pas les moyens de mener une politique de puissance ou de grandeur sans l’aide financière et économique des USA. En d’autres termes, els diplomates turcs ainsi que les milieux politiques (non islamistes) et économiques) réalisent l’étendue du désastre causé par la diplomatie tonitruante de M. Erdogan… Ce n’est pas moi qui pose de tels jugements. Même un grand industriel turc, résidant aux USA et souvent très écouté dans son pays n’a pas manqué l’attention des milieux dirigeants ottomans sur les conséquences catastrophiques de cette politique anti-israélienne qui veut s’ajouter à des actes anti USA et anti – Occident comme le vote en faveur de l’Iran et le refus en 2003 opposé aux troupes US qui devaient attaquer l’Irak de Saddam Hussein…
La même personnalité turque relève que de puissants sénateurs américains demandent que l’on ne remette pas au ministre turc des affaires étrangères une médaille, car, dit-il, «on n’honore pas un faux ami». D’autres sénateurs refusent d’examiner les ventes d’armes sophistiquées au régime de M. Erdogan. Enfin, on commence à mieux comprendre le ton modéré et apaisant de l’interview su président Gül qui tranchait avantageusement par rapport aux algarades du Premier Ministre…
Et ce n’est pas fini ! Les sénateurs US demandent que l’on reconnaisse le génocide arménien, ce qui serait une défaite des plus cuisantes pour la Turquie. Enfin, les diplomates du Bosphore se demandent si la question kurde n’est pas plus urgente que le cas de Gaza, et le journaliste du Monde constater que la puissante contre offensive israélienne dans les médias a réduit à néant les accusations d’Ankara et sa demande d’excuses…
On le voit, les suites de cette action inconsidérée sont catastrophiques. Et encore, le journaliste ne parle pas trop des craintes des chancelleries occidentales qui s’étonnent, voire s’inquiètent des écarts de la Turquie, pourtant encore candidate (très virtuelle) à l’UE… Comment continuer à regarder cette demande, venant d’un pays qui a soutenu l’Iran en refusant de voter les sanctions ?
L’article du Monde se conclut par une menace à peine voilée : la position de Washington va changer. Et si elle change, cela risque de déplaire aux électeurs turcs et aux classes moyennes. Et pas seulement à elles.
Quel désastre ! Car les Occidentaux ne s’attendaient pas à cette alliance avec l’Iran. Du reste, M. Gül avait reconnu que l’accord ne réglait pas la question du nucléaire iranien mais constituait un pas dans la bonne direction ! Cet homme est un grand diplomate, conscient et respectueux des usages. C’est lui qu’il faut écouter. Il semble être la voix de la Turquie.
Croyez moi la Turquie en a bien besoin. M. Erdogan peut peut-être solliciter le pardon de Jérusalem, si toutefois celle ci veut bien le lui accorder.
Les observateurs vont même jusqu’à redouter un retour du nationalisme turc qui serait plus dangereux et plus dévastateur pour l’image du pays que ne l’est l’islamisme actuel ; c’est dire…
Quel dommage et quel gâchis. Mais la Turquie est une grande nation qui saura se ressaisir.