L’INTERMINABLE AFFAIRE BETTENCOURT
Voici une affaire qu’il n’est même plus nécessaire de résumer tant elle a fait la une des journaux. Mais disons un mot tout de même de ses grandes articulations : une femme, fille d’une milliardaire, se plaint de l’inconduite de l’entourage de sa mère, inconduite menant à des abus de faiblesse, eu égard à l’âge avancé de la victime, réelle ou supposée.
Mais ce qui frappe et qui montre que l’affaire cherche à créer une crise de régime, ce sont les éléments savamment distillés par des informateurs, utilement conseillés par de fines lames du barreau, plus préoccupées par leur gloire personnelle et leur tapageuse médiatisation que par l’émergence de la vérité.
Tout ceci atteste d’une tension sans précédent du climat politique dans le pays.
N’étant pas juriste de formation, je ne puis me prononcer, mais tout de même, il existe un principe philosophique qui brille par son aspect éthique : la fin ne justifie pas les moyens ! Tout est parti des enregistrements d’un ancien maître d’hôtel qui a «espionné» sa patronne et remis à des tiers le fruit de ses écoutés non autorisées. Cela aurait pu s’arrêter là. Mais non, on entend chaque jour qui passe des faits nouveaux. Et parfois aussi, présentés de manière tendancieuse.
Un exemple ? En voici un : ce matin, on annonce de manière tapageuse que la principale intéressée a reçu, au titre d’une disposition prévue par le bouclier fiscal, donc parfaitement légale, un chèque de 30 millions d’Euros. En soi, c’est banal. Mais on a tenté de dire que c’est le ministre qui serait intervenu, alors que l’administration sait très bien ce qu’il faut faire en appliquant la loi… Le résultat attendu est le suivant : le petit peuple s’insurge, s’indigne, lui qui est confronté aux difficultés quotidiennes (et D) sait qu’elles sont de plus en plus graves pour nous tous) et de là il en vient à critiquer le gouvernement etc…
En fait, c’est le régime que l’on tente de déstabiliser par des moyens qui n’honorent guère leurs auteurs. Tout le monde reconnaît que la situation socio-économique est préoccupante, mais c’est par les élections qu’on peut changer les choses dans un régime démocratique… Et à quoi assistons nous ? A des coups de boutoir absolument désespérés.
Il y a le rôle de certains avocats qui pourraient être plus attentifs au respect dû à leur profession. Après tout, l’avocat doit être un auxiliaire de justice, tout en défendant son client…
Que dire, pour conclure ? Une crise économique de cette ampleur peut donner naissance à tout et n’importe quoi.
Mais un fait demeure : la France doit comprendre qu’elle a longtemps vécu au-dessus de ses moyens, qu’elle doit consentir enfin les sacrifices nécessaires.
Mais la charge doit être équitablement répartie entre tous. C’est une question d’éthique. Il en va de la respectabilité des autorutés.