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Une affaire Thilo SARRAZIN…

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Une affaire Thilo SARRAZIN…

 

On a tous entendu parler de ce nouveau scandale qui défraie la chronique outre-Rhin et qui implique un personnage important, âgé de 65 ans, membre du directoire de la Bundsbank et surtout adhérent du SPD. Or, cet homme a écrit un essai au titre volontairement provocant, Deutschland schafft sich ab, L’Allemagne court à sa perte.

Et pourquoi donc, selon notre homme ? Parce que le nombre d’immigrés turcs, tous de religion musulmane, vivraient aux crochets de l’Etat, refuseraient de s’intégrer à la fois linguistiquement et socialement etc.. Mais ce qui frappe le plus, c’est que notre auteur parle d’une disposition génétique expliquant cet état de fait (un Zustand qui devient selon un Mißstand) non seulement chez les musulmans mais aussi chez les Juifs (qui les rendrait plus intelligents que la moyenne) et aussi… les Basques.

Ne nous arrêtons pas sur ces considérations qui prêteraient à sourire si elles ne contenaient, volontairement involontairement une dose dangereuse d’exclusion, voire même de ségrégation. Je n’accuse pas ce monsieur de racisme mais simplement de légèreté. Il a profité de son appartenance politique, d’une part, et de sa position sociale (la direcoire de la Bundesbank, ce n’est pas rien) pour donner à ses idées une caisse de résonance inouïe.

Il faut prendre le sujet plus sérieusement : qu’il y ait un peu partout des problèmes d’intégration de l’islam en Europe, qui le nierait, Que l’opinion publique confonde généralement islamisme et islam tout court, religion pratiquée comme toutes les autres, qui ne le sait. Certes, quand vous traversez des quartiers de Berlinois comme le Kreuzberg, vous vous demandez vraiment si vous êtes dans la patrie de Goethe ou ailleurs. Que beaucoup de Turcs se soient installés en RFA pour y travailler et non pour y vivre, c’est une évidence. Et d’ailleurs, le récent discours de M. Erdogan à Cologne n’a pas arrangé les choses, en demandant aux Turcs d’apprendre certes l’allemand pour avancer socialement mais de continuer à parler leur langue maternelle à la maison avec leurs parents.

De telles déclarations occultes les vrais problèmes. Ce que l’on ne sait pas, ce que certains feignent d’ignorer, c’est que de nombreux jeunes Turcs se sont présentés aux concours du ministère des affaires étrangères (Auswärtiges Amt). J’ai moi même déjeuné il y a des années à Heidelberg avec une jeune femme qui était dans ce cas. Elle accompagnait un collègue libanais et lui servait d’interprète à la fois en français et en allemand…

Certains partis politiques présentent même de jeunes candidats aux élections régionales et nationales, issus de l’émigration.

Mais un problème demeure : quand on vit dans un pays, quand on y est né, quand on y travaille et qu’on y a reçu une éducation et une culture qui vont jusqu’à l’université, il faut se sentir un peu allemand. Au fond, c’est ce que demande (mal) Thilo Sarrazin qui clame que le danger de l’islamisation de son pays est réel. Qu’en penser ?

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