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Le journal e Monde et l’Elysée : la guerre ouverte ?

Le journal e Monde et l’Elysée : la guerre ouverte ?

Il fallait s’y attendre. Mais pas à ce point. Je pense assurément à la situation intérieure de la France où un grand journal règle depuis plusieurs années son contentieux, un contentieux grave, avec le pouvoir et au-delà, avec M. Nicolas Sarkozy. Vu de l’extérieur, ce conflit ou cette guerre ouverte, peut paraître étrange, ou inattendue. Mais sur place, les choses se présentent autrement.

Il y a d’abord eu les glissements progressifs de ce journal (que je lis, soit dit en passant depuis près de 40 ans !) qui est passé de la posture d’un contre pouvoir à celle d’un pouvoir. Ceci se fit nettement sentir pendant la décennie précédant la venue aux affaires d’Eric Fottorino, décennie au cours de laquelle le journal a été dirigé par des Trotskistes. En soi, ce n’est pas un crime, mais l’honnêteté eût commandé de le dire nettement.

Acculé, Le Monde dut en rabattre, vendre une partie de ses actifs, enregistrer une baisse vertigineuse de ses abonnements, de sa publicité et de ses annonceurs… A l’orée de juillet 2010, on a même évoqué le spectre d’une cessation de paiements.

 

 

Le pouvoir n’était pas entièrement étranger à cette évolution. C’était une sorte de réponse de berger à la bergère. Un mur de soupçons , d’arrière-pensées et de rancœurs s’éleva alors entre le journal et l’Elysée. Et les dernières tractations visant à trouver un nouvel actionnaire pour le journal n’ont pas arrangé les choses.

Nous sommes pour la liberté de la presse et le devoir d’informer. Mais il y a information et il y a acharnement. Avez vous vu le nombre de unes sur l’affaire Bettencourt, devenue au gré du Monde l’affaire Woerth ? Avez vous vu les éditoriaux sur la réforme des retraites ? Avez vous vu les commentaires sur toutes les mesures prises par le gouvernement ? Si le Monde se veut un journal d’opposition, c’est son affaire, libre à lui, mais alors qu’il ne s’attende pas à des cadeaux de la part des uns et des autres.

Depuis quelques jours, nous vivons un nouvel épisode: Le Monde accuse l’Elysée (toujours en une !) de ne pas respecter la loi sur la protection des sources des journalistes et d’avoir fait appel aux services secrets pour découvrir ce qui pourrait être une taupe dans les allées du pouvoir. Les Anglais auraient dit : much ado about nothing (beaucoup de bruit pour rien !) Accuser la présidence de violer une loi que son occupant a lui-même promue relève de la plus grande fantaisie. D’autant que, si les choses s’avèrent, il s’agirait (je dis bien au conditionnel) d’un fonctionnaire en poste au ministère de la justice, muté depuis. Mais pour le moment, nous ne sommes pas fixés.

En revanche, ce qui ne laisse nulle place au doute, c’est l’animosité croissante entre Le Monde et l’Elysée. Ce journal qui fut jadis de grande tenue et que je continue de lire chaque jour que D- fait, devrait s’en tenir à sa vocation première : informer et non pas dicter au gouvernement (quel qu’il soit) ce qu’il doit faire.

Une chose est de scruter le pouvoir, une autre de dire (sans u’on vous le demande) comment l’exercer.

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