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L’attentat contre la synagogue rue Copernic : trente ans déja..

L’attentat contre la synagogue rue Copernic : trente ans déja..

 

De ma fenêtre, par dessus les fontaines de la Place Victor Hugo, j’observe cette foule compacte qui suit religieusement les discours prononcés au cours de cette commémoration. Il y a, au bas mot, près de quatre mille personnes, unies dans une même ferveur : condamner cet acte inqualifiable, communier dans le souvenir des victimes et avoir de la compassion pour leurs familles.

Disons le sans mauvais jeu de mots : il y a trente années, en ce sinistre vendredi 3 octobre 1980, la nouvelle d’un attentat contre une synagogue en plein Paris fit l’effet d’une bombe. Et il s’agissait bien de cela : des terroristes venus du Proche Orient avaient ourdi un complot qui, dans leur sanguinaire malveillance, devait coûter la vie à des dizaines de personnes, spécialement des juifs puisque l’attentat visait une synagogue. Une maison de Dieu, un simple lieu de prière, au même titre qu’une mosquée ou une église. Il y eut hélas, des victimes, que la France n’oubliera jamais mais la ville aurait subi une véritable hécatombe si, par un heureux hasard, la divine Providence n’avait pas déjoué le macabre dessein que d’inhumaines mains voulaient mettre à exécution.

Le Premier Ministre, M. François FILLON, accompagné du ministre de l’intérieur, Brice HORTEFEUX ainsi que de nombreuses personnalités ont tenu à assister à cette commémoration. Le discours de Monsieur FILLON a très bien rendu compte de l’émotion qui étreignait le cœur de l’assistance, massée dans cette même rue Copernic.

Avec autant d’émotion que de sobriété, le Premier Ministre a brièvement rappelé que cette journée fatale du 3 octobre 1980 avait bien commencé ; rien ne laissait prévoir la tragédie qui était programmée. Il rappelle que la communauté juive qui fréquente cette synagogue est chez elle et qu’elle constitue une partie intégrante de la communauté nationale depuis des temps immémoriaux. J’ai bien aimé cette évocation émue, sans emphase, où la sincérité et la compassion remplacent avantageusement une excessive solennité qui caractérise généralement ce type de cérémonie. Homme placide, contrôlant bien son émotion, le Premier Ministre fait allusion à la maladresse terminologique de son lointain prédécesseur, interprétée par nombre d’observateurs et de commentateurs comme une ambiguïté. On lui prêta alors d’inavouables arrière-pensées qui n’avaient peut-être jamais effleuré son esprit. Cependant, cette absence d’empathie, certains diront même de compassion, avec des êtres meurtris dans leur chair, a laissé des traces profondes dans les consciences au point que beaucoup s’en souviendront le moment venu…

Après cette mise au point particulièrement bienvenue et très attendue, M. FILLON souligne que la France aime tous ses enfants, sans distinction de race ni de religion. Il écarte la notion de communautarisme sans jamais utiliser ce terme qui eût été mal perçu en cette cérémonie commémorative. De tels propos mettent du baume au cœur des présents et surtout des familles des victimes et des blessés. La France, martèle le Premier Ministre, n’a pas oublié et n’oubliera pas : sa police s’active et ses magistrats se tiennent prêts à interroger le principal suspect dont l’extradition a été demandée au Canada où il réside.

M. FILLON refuse de prendre en considération de supposés motifs politiques dérivant du conflit israélo-palestinien : il s’agit, souligne-t-il, d’un acte antisémite et de rien d’autre. La nation française est une et unie, elle n’est pas une mosaïque, une juxtaposition de communautés qui cohabiteraient sans se voir, sans se rencontrer. En effet, les terroristes avaient pensé isoler les juifs du reste de la population. Ils ont échoué. La France, conclut M. FILLON, n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle est unie. Mais le Premier Ministre appelle à ne pas confondre vigilance et alarmisme.

Un tel discours, prononcé par un grand Premier Ministre, contribue à cicatriser une plaie qui menaçait de devenir une blessure intérieure. Avec la sobriété et la sincérité dont il a su faire preuve, M. FILLON s’est admirablement acquitté de sa tâche : montrer qu’un tel attentat touchait toute la France et qu’au sein de notre communauté nationale, aucune partie de la population ne peut considérée comme un corps étranger..

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