LES LYCÉENS, LES RETRAITES, LE FMI ET L’ANCIEN PREMIER MINISTRE PIERRE MAUROY
J’ai lu avec l’intérêt que vous devinez certaines réactions à mon article d’hier. Mais je maintiens mes positions tout en respectant celles des autres : un lycéen, et même un étudiant, peut, certes, se préoccuper de son avenir, mais la meilleure façon de le faire, c’est de le préparer. Je répète qu’il est immoral d’impliquer des êtres encore si jeunes dans des manifestations où ils n’ont rien à faire. Quand je vois que les syndicats, faute de mieux, planifient des ballades du samedi (le mot n’est pas de moi mais d’un syndicaliste un peu lucide, il y en a !) à la seule fin de faire venir les familles (hommes , femmes et enfants), je me demande si ces parents sont devenus inconscients..
Il y a ici une responsabilité directe des partis politiques et notamment du PS. On a pu voir hier sur les écrans de télévision Monsieur le Premier Ministre Pierre Mauroy, au pouvoir avec François Mitterrand, et responsable de l’introduction de la retraite à 60 ans. L’homme a tenté de se lancer dans des envolées socialo-lyriques qui nous firent rêver, il y a trente ans, même si le réveil fut brutal. Hélas, ce n’était que l’ombre de l’ombre. IL a parlé de vie, de combat, de ceci et de cela, un peu comme François Mitterrand qui après toutes ces réformes (dont certaines étaient bien vues) a failli sortir du serpent monétaire européen, nous rendant comparable à un pays comme l’Albanie. L’homme n’a, avec tout le respect dû à sa personne, qu’il a tenu un discours vieux de trente ans en octobre 2010 !!
Il faudrait même revoir de manière intelligente les 35 heures ! Il suffit de voir ce qui se passe en Europe…
Mais heureusement, face à des déclarations nostalgiques et rétrogrades, un autre socialiste, désormais à la tête du FMI, a redressé la barre en disant publiquement que l’on ne pouvait pas en rester là. Et qu’il fallait travailler au delà de 60 ans !
Ce qui me frappe le plus ici, c’est que personne n’aime travailler, ni n’aime ce qu’il fait. Je crois que c’est là que le bât blesse : si les gens effectuaient un travail qui leur plaît et s’ils étaient convenablement payés, cela irait mieux.
Mais je le répète, les lycéens prépareraient mieux leur avenir en étudiant : les partis politiques d’opposition les instrumentalisent, mais une fois au pouvoir, ils leur expliqueront qu’ils ne peuvent faire mieux que leurs prédécesseurs.
La jeunesse, disait Ernest Renan, sacrifie souvent la critique à l’amitié. C’est normal, elle est encore tendre.