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L’appel d’Eric Cantonna : vider tous nos comptes bancaires ?

L’appel d’Eric Cantonna : vider tous nos comptes bancaires ?

 

Tout le monde en France a entendu parler de l’appel d’Eric Cantonna, célèbre gardien de but, qui les adjure de vider leurs comptes en banque ce mardi 7 décembre 2010 afin, prétend il, de changer le système et de faire cesser l’exploitation des gens… par les puissances d’argent

Disons d’emblée que nous trouvons sympathique ce garçon sémillant d’intelligence footballistique mais pas du tout doué d’un point de vue économico-financier. C’est une personne qui s’est reconvertie, comme on dit, avec talent : beaucoup de publicité, parfois même pour la bonne cause, c’est-à-dire au profit d’œuvres caritatives et de bienfaisance. Mais c’est un homme qui confond impulsion et intelligence. Il découvre soudain de quoi notre monde est fait et pense, en toute naïveté, pouvoir résoudre nos problèmes de société dès qu’il s’en saisit bruyamment dans les médias qui, jusqu’à aujourd’hui, lui prêtent une oreille complaisante..

Plus sérieusement, de quoi s’agit-il ? On découvre soudain, à la faveur de la crise financière et des problèmes de la monnaie européenne, le rôle pas toujours sympathique ni vraiment honnête, des banques en général qui gèrent notre argent (que nous ayons peu ou beaucoup) et qui s’ingénient toujours à tirer leur épingle du jeu : quand il y a des problèmes, c’est toujours l’Etat, donc les contribuables, c’est-à-dire vous et moi, qui payons, alors qu’au moindre déficit, au moindre fléchissement, vous avez des aggios à payer, vous recevez des lettres recommandées, voire même des appels téléphoniques…

Sur le constat, le footballeur d’origine corse n’a pas tort, mais il se figure des solutions par trop simplistes : vider les comptes en banque n’est pas réaliste car les banques ne vous rendront pas votre argent et, en plus, elles n’ont que 8 ou 12 % de fonds propres. Et quand bien même on ferait la queue devant les établissements bancaires, seuls les premiers arrivants seraient servis et au bout du compte, c’est notre vie économique qui serait saccagée. Ainsi, si l’on voulait punir les banques pour leur avidité et leur égoïsme absolu, c’est nous même qu’on punirait.

Certes, il ne se passera rien demain ni plus tard. Mais ce qui est préoccupant, c’est que de telles idées germent dans les esprits. Le ressentiment ira alors croissant et il y aura un violent relent anti-banques comme il y en eut un contre les promoteurs immobiliers dans els années soixante-dix…

Je sais bien que l’on ne change pas les comportement avec des mots mais il faut faire attention. Une conduite vertueuse s’impose.

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