Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LES ÉMEUTES EN ALGÉRIE ET EN TUNISIE CONTRE LA VIE CHÈRE ET LA MALGOUVERNANCE

LES ÉMEUTES EN ALGÉRIE ET EN TUNISIE CONTRE LA VIE CHÈRE ET LA MALGOUVERNANCE

Mais que se passe-t-il donc en Tunisie, et depuis peu, en Algérie où l’on assiste à des manifestations de plus en plus violentes contre les gouvernements en place et l’étouffement de la démocratie ? Les troubles dans ces deux pays n’ont pas la même origine ni la même intensité, en raison de leurs différences économiques et sociales.

En Tunisie où le tourisme est la ressource principale du pays et où le sous sol ne recèle aucune richesse minière, il n’existe pas de manne pétrolière alors qu’en Algérie les réserves en or et en devises, tant publiques que privées, sont comparables, sinon supérieures à celles de certains pays européens.

Voyons ce qui se passe en Tunisie : il semble que tout, absolument tout, soit entre les mains d’un président vieillissant et de son clan familial. Les jeunes, et c’est là le problème majeur de tous ces pays arabo-musulmans d’Afrique du nord ou d’ailleurs, sont de plus en plus nombreux mais aussi de plus en plus délaissés. On a vu en Tunisie un jeune homme, diplômé d’une université locale, se donner la mort par immolation (par le feu) car on lui avait confisqué sa marchandise qu’il vendait dans les rues à la sauvette. Désespéré, le jeune homme ne trouvait pas d’emploi en rapport avec ses compétences et sa qualification. Menacé par la famine et la ruine, il se mit à vendre des fruits et légumes dans les rues. Un pouvoir inhumain et stupide lui a retiré même cela. Le résultat n’a pas tardé : désespéré, le jeune homme s’est immolé par le feu. A l’évidence, un pouvoir corrompu, oligarchique et qui a mis le pays au pillage, n’a pas eu égard à sa détresse : ce jeune homme ne volait pas, ne trichait pas, ne violait aucune loi et voilà ce qu’on lui a fait.

Il saute aux yeux que le régime tunisien actuel n’est pas populaire et ne tient que grâce au soutien de ses forces armées et de sa police…

En Algérie, les mêmes causes sont en passe de produire les mêmes effets : et pourtant, ce pays est riche. Toutefois, la manne pétrolière et gazière ne profite pas à l’ensemble des citoyens. On voit que les jeunes sont prêts à prendre tous les risques (al-harraga) pour rejoindre un supposé eldorado européen alors que les coffres de leur banque nationale regorgent d’or et de devises… Le résultat ne s’est pas fait attendre dans ce pays où l’on socialise les pertes (renchérissement du coût de la vie, augmentation du prix de denrées de base : huile, farine et sucre) tout en privatisant les profits… après tout, les réserves financières de ce pays permettent de subventionner les produits de consommation courante.

Je ne sache pas que le FMI, par exemple, ait adressé la moindre mise en garde à l’Algérie.

Jusqu’à quand ce autisme politique ? Il faut faire attention car les émeutes de Bab el Oued risquent de dégénérer et de jouer en faveur des islamistes… Comme il y a quelques années, lorsque l’armée a décidé d’interrompre le processus électoral. Et si ces derniers réussissaient à prendre le pouvoir (qui ne tient qu’à un fil pour peu que les officiers supérieurs soient gagnés par la fièvre islamiste), des dizaines de milliers d’Algériens tenteraient alors, par tous les moyens, de venir en France… Cette même France que leurs pères avaient violemment rejetée et chassée de chez eux il y a un petit demi siècle…

Combien de temps faudra-t-il attendre pour que ces pays qui ont vocation à vivre heureux et de manière décente trouvent enfin le sentier de la rectitude et de la paix ?

Une pensée émue et sincère pour ce jeune homme que le désespoir a poussé à s’immoler par le feu.

Les commentaires sont fermés.