LE REVEIL DU MONDE ARABE : DU RJET DES DICTATURES AU MULTICULTURALISME
La dictature, sous toutes les latitudes, ne permet pas le libre examen ni la liberté d’opinion. Cela va de soi car le moindre mouvement d’une pensée autonome s’en prenait au fondement même de ce système qui opprime les hommes.
Faisons un pari et essayons de voir si la déferlante qui a balayé l’Egypte après la Tunisie est susceptible d’apporter cet oxygène de la pensée qu’est le livre examen, notamment des textes religieux.
Maintenant que tous les régimes dictatoriaux arabes se sentent menacés, et cela fait beaucoup de monde, est-ce que les hommes et les femmes de ces pays vont enfin jeter un regard scrutateur et critique (en somme un regard intelligent) sur les sources qui inspirent leur essence profonde ? Après s’être doté d’un régime politique convenable, des interdits théologiques d’un autre âge devraient progressivement disparaître car ils ne pourront jamais co-exister avec des idées démocratiques avances.
Que pourrait-il alors se passer ? Probablement l’instauration d’un authentique dialogue des cultures permettant aux minorités non musulmanes de vivre, sans être inquiétées, dans un environnement majoritairement musulman. Mais aussi, au sein même de ce monde, le libre examen des sources religieuses, une sorte de critique textuelle comme elle existe chez les juifs et les chrétiens depuis Abraham ibn Ezra, l’Oratorien Richard Simon et le philosophe Bénédict Spinoza.
Un prêtre maronite fort connu mais que je ne nommerai pas car il m’a prié de ne pas le faire, me confiait un jour que ce qui le heurtait le plus, lui chrétien vivant dans un monde musulman, teanit à deux choses : le refus absolu de toute critique des textes religieux et le confinement des femmes dans des fonctions subalternes.
Et d’ailleurs, on a vu le rôle joué par les femmes dans la révolution égyptienne et aussi dans celle de la Tunisie.