SANS SES AGRICULTEURS LA FRANCE N’EST PLUS LA FRANCE
Vu avec beaucoup d’émotion hier soir, samedi peu avant vingt heures dans l’émission de Thierry Ardisson, Salut les terriens, un agriculteur qui s’est opposé au ministre de la fonction publique. L’homme, indigné et au bord des larmes, expliquait comment il avait, acculé, pris la décision de faire arracher ses pommiers car il vendait aux grandes surfaces ses pommes à 17 cts d’Euros le kg alors que cela lui revenait nettement plus cher. Et surtout qu’il retrouvait ses pommes à plus de 2 € le kg dans ces mêmes grandes surfaces. C’était déchirant à entendre et à vivre.
Il fut aussi question de ces agriculteurs qui se suicident, de ces productrices de lait qui travaillent à perte et de ces contrats envisagés par le parlement européen de Strasbourg qui ouvrent la voie aux produits d’Afrique du Nod et d’Amérique du sud. Ce qui va donner le coup de grâce à nos productions agricoles et laitières.
Qu’on se le dise : la France sans ses agriculteurs, ses éleveurs et ses producteurs de lait ne sera plus la France. Aurait-on oublié la phrase frappée au coin du bon sens qui vantait les deux mamelles de la France ?
Ceux qui admettent ce changement brutal, voire la mutation de la France qui irait d’un pays dévoué à l’agriculture à un pays comme l’Allemagne, spécialiste des industries lourdes et de pointe, arguent de la mondialisation. Qu’est-ce à dire ? Tout simplement que le travailleur africain ou arabe ou chinois se fait payer nettement moins cher que l’ouvrier français… Cet argument n’est pas dépourvu de fondement : mais alors devons nous avaliser une baisse constante du pouvoir d’achat de nos agriculteurs ? J’avoue ne pas savoir.
Ce que je sais en revanche, c’est que nous tenons tous à la France de notre enfance avec son lait, son beurre et ses excellents fromages. Je goûte aussi, cependant, le bon gruyère suisse…