Marine Le Pen à 24% au premier tour : le sondage est-il véridique ?
Tous les observateurs, même les plus sérieux se posent la question : faut-il croire en la sincérité et en l’authenticité de ce sondage qui place la présidente du FN devant Dominique Strauss-Kahn, et, encore plus grave, de trois points au-dessus du président de la République en exercice ?
Je balance entre deux opinions contradictoires : d’une part, le moral des Français n’a jamais été autant en proie à une sinistrose comme aujourd’hui, sans que cela soit exclusivement imputable au président Sarkozy. Et dans ce cas, on ne peut incriminer que la situation actuelle qui crée tant de mécontents. Lorsque la vie économique tourne ainsi au ralenti, il est légitime que les citoyens marquent leur désamour du pouvoir en place. Et d’autre part, sans avoir nécessairement l’envie de rompre avec Nicolas Sarkozy, les mécontents et les inquiets (et on les comprend) envoient un message de détresse, une sorte de SOS au président pour lui signifier d’agir au plus vite… Donc, c’est un avertissement frappant sans être une récusation ni un renvoi définitif.
En revanche, je ne crois pas à la manipulation qui consisterait à faire peur à l’électorat afin qu’il se reporte sur tel ou tel(le) candidat (e), celui du FN faisant peur. Je ne vois personne en France susceptible de prendre un tel risque. Si cela s’avérait, l’homme ou le parti qui agirait ainsi, serait perdu !
Mais l’impact de la presse fait le reste : depuis ce matin, bien que je fusse en déplacement en Charente, j’ai entendu des commentaires sur ce sondage autant à la radio qu’ à la télévision.
Enfin, ne confondons pas sérieuse intention de vote et être en vogue ou bénéficier d’un regain d’attention. Les Français ont toujours été ainsi= prompts à exprimer leur mécontentement mais lents à changer de braquet. Comment Madame Le Pen pourrait-elle faire mieux que son père ? Quel est l’événement déterminant susceptible de faire évoluer ce changement qualitatif ? Je n’en vois qu’un seul qui semble toucher la France dans ses profondeurs : l’islam. Mais là aussi, il faut se garder de chercher des coupables désignés par avance.
Certes, de plus en plus de Français ont pour cette religion et ses adeptes des sentiments mêlés et ce thème pourrait mobiliser les foules. Mais nous n’en sommes pas encore là…