Le tremblement de terre au Japon
Tremblement de terre, séisme, secousse tellurique, etc… ces mots me rappellent le tremblement de terre d’Agadir dont je suis l’un des rescaps. C’est dire avec quelle émotion je revois ces scènes de désolation et de détresse à la télévision. C’est une impression indescriptible, ineffable, inexprimable, que de sentir la terre trembler sous ses pieds. On a l’impression que de l’électricité parcourt le sol.
Je me souviens très bien de la première secousse à Agadir il y a un peu plus de cinquante ans : nous étions à l’école de l’Alliance, c’était peu avant midi, heure à laquelle nous rentrions à la maison pour le déjeuner. Le maître d’école nous fit sortir précipitamment dans la cour. Les petits enfants que nous étions ne se rendaient pas compte de ce qui passait. Nous risquions la mort. Et c’est cr qui se produisait le même jour, peu avant minuit, lorsque les entrailles de la terre furent prises d’un violent tremblement. En quelques secondes, le centre la ville d’Agadir où nous résidions, la rue de la Kissariya se transforma en un amas de ruites. Et le tribut à payer fut très lourds ; des dizaines de milliers de morts.
C’est dire combien nous pensons à ce qui passe en ce moment même au JApon.
Jusqu'à ce jour, je ressens souvent une sensation que je ne m’expluqiais point, je rêve que je reviens dans un lieu, lequel, le je ne savais pas, mais que j’avais quitté précipitamment et que je retrouvai des choses abandonnées il y a fort longtemps. J’ai enfin compris que c’était la nostalgie de ma ville natale, réduite à l’état de poudre par cette catastrophe naturelle… Revenir sur le lieu quitté et retrouver les choses telles qu’on les avait quittées. Rêve d’enfant, rêve que le temps serait figé et que les choses n’auraient pas évolué. Négation du réel ou réaction humaine à un arrachement, à un exil.