LE TROUBLE A L’UMP APRES LA PERCEE DE MARINE LE PEN
On n’en finit pas de parler des répercussions des élections cantonales qui étaient pourtant, jusqu’ici, des consultations de moindre importance. Cette fois ci, elles pèsent de tout leur poids sur l’avenir du pays et notamment sur les élections présidentielles de 2012. Que va faire la droite, c’est à dire l’UMP, pour le second tour ? Va t on demander de voter pour le PS ou prôner l’abstention, voire le bulletin blanc ?
Il y a un grand flottement dans les plus hautes sphères de l’Etat : le secrétaire général de l’UMP refuse la notion de front républicain car il ne veut pas que son électorat prenne l’habitude de voter pour le PS. C’est aussi la position du président de la République. Mais ce n’est pas celle du Premier Ministre ni celle de M. Jean-Louis Borloo qui appelle clairement à se défier du FN, en arguant que ce parti n’est pas un parti républicain… Mais la grande inconnue, ce sont les candidats : quels mots d’ordre vont ils donner ? Et, enfin, les électeurs, seuls propriétaires de leurs votes : vont ils suivre ? Vont-il s’en remettre à leur seule conscience ? Nul ne sait. Tout ce qu’on peut dire, c’est que le FN a tourneboulé le paysage politique en ayant eu la malice d’exploiter les tiraillements de la société française.
Il y a des problèmes réels de la vie quotidienne dont les partis traditionnels ont refusé de se saisir au motif que le FN s’en était emparé : ce fut une erreur fatale que Lionel Jospin a fini par payer en 2002 en étant éliminé au second tour de la présidentielle…
De 2002 à 2011 : 9 années se sont écoulées et les partis de droite ont constamment hésité à parler sérieusement de trois choses : l’immigration, la criminalité et l’insécurité. Et ce n’est pas tout : les couches populaires de notre pays ont constamment, à tort ou à raison, imputé la responsabilité de tous ces maux à une certaine culture, une certaine immigration, une certaine religion, trop différentes des leurs. On n’a pas réagi et le résultat c’est la montée en flèche du FN.
Il faut souhaiter que cette radicalisation soit de courte durée !
Un exemple qui m’a laissé transi : il y a quelques semaines, je me trouvais dans une banlieue de Seine Saint Denis et je discutai avec une trentaine d’habitants qui se plaignaient en termes très vifs de la détérioration continue de leurs conditions de vie, de la précarisation de leurs habitations et de l’insécurité… L’un d’entre eux s’est levé pour dire devant tout le monde qu’il n’y avait plus un seul restaurant vraiment français, un seul café vraiment européen dans sa ville qui ne se trouve pourtant qu’à 25 km de la tour Eiffel…
Je n’avais encore jamais entendu cela. J’étais sidéré. Et je le fus encore plus en lisant les résultats du premier tour dans cette ville…
Est-ce étonnant ?