le G8, l’Euro et les révolutions arabes…
C’est un ambitieux programme qui figure depuis hier à l’agenda des grandes puissances occidentales. Mais c’est aussi un grand spectacle puisque, dans tous les cas de figure, les décisions prises ou à prendre le sont dans des comités d’experts. Les rencontres entre chefs d’Etats et de gouvernements n’ont de valeur que subsidiaire.
Cependant, certains points méritent un éclairage plus cru, et notamment le cas de la Grèce dont le comportement irresponsable risque de compromettre la monnaie européenne dans son ensemble. On parle de restructuration de la dette de la patrie de Socrate, Platon et Aristote, mais la commissaire grecque à Bruxelles n’a pas mâché ses mots, émettant les plus grands doutes sur la solvabilité de son pays et laissant entrevoir un retour à la drachme, monnaie nationale du pays. Nous ne sommes pas contre et considérons même, en tant que non expert, que l’entrée de pays comme la Grèce, l’Espagne, le Portugal et même l’Italie (mais dans une moindre mesure) fut une lourde erreur dont nous risquons de payer les conséquences.
Les gouvernements grecs successifs nous ont menti sur presque tout et ont tripatouillé les chiffres au niveau de l’Etat lui-même. Ils ont opté pour la fuite en avant, se chargeant inconsidérément de projets qu’ils étaient strictement incapables de mener à bien. Si nous parvenons à colmater la brèche provoquée par leur sortie de le zone, nous devrions officialiser la chose. Nul ne regrettera la défection d’un tel pays dont Madame Merkel a récemment traité les citoyens de fainéants… Or, les Allemands sont les plus gros bailleurs de fonds de la zone Euro : sans l’Allemagne, pas d’Euro ! Et DSK n’est plus là pour savoir parler à cette exigeante fille de pasteur qu’est Madame Merkel.
Les révolutions arabes sont elles aussi à l’ordre du jour. Chacun voit que ce printemps est loin de justifier les espoirs placés en lui. Le mal est bien plus profond : on le voit avec l’Egypte, au bord de la faillite, qui est menacée par une seconde révolution (une révolution dans la révolution), laquelle s’est rendue compte que l’armée en a profité pour réaliser un coup d’Etat militaire en douceur.
La question qui se pose est la suivante : mais pourquoi donc ces Etats (Egypte, Tunisie etc…) se tournent-ils vers des Etats européens presque exsangues alors que se trouvent dans leur camp l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis etc… dont les avoirs financiers se chiffrent en milliards de dollar US ? L’Euro pourra-t-il supporter de telles charges nouvelles ? Tout le monde aura relevé que le président Sarkozy s’est prudemment abstenu de mentionner la moindre somme avec précision…
Il nous semble que charité bien ordonnée commence par soi-même : les riches monarchies pétrolières devraient aider les révolutions arabes. L’Europe et les USA ont bien d’autres préoccupations, comme, par exemple, le cas grec, irlandais, portugais. Et peut-être aussi, bientôt, espagnol et italien.