Silvio Berlusconi va nous manquer
On a beau dire que Berlusconi a ruiné l’Italie, fait d’elle la risée de l’Europe et du reste du monde, une chose demeure : ce sont les Italiens qui l’ont élu et gardé à la tête du pays pendant deux décennies. Ce qui signifie qu’il existe une correspondance entre les électeurs et leur élu, entre le génie national et le caractère d’un leader.
Berlusconi est comme les Italiens, que personnellement j’aime beaucoup. Mais je ne leur confierai jamais rien de sérieux, sauf à des Italiens du nord à des ressortissants de la Suisse italienne. Pourquoi ? Parce que leur conception de la vie et du monde est certes belle mais largement irresponsable.
Cela fait des années que Berlusconi nous fait tous rire, cet ancien vendeur d’aspirateurs qui a su capter l’attention de ses compatriotes, a connu une ascension fulgurante et a pu donner à son pays une stabilité gouvernementale inconnu jusqu’ici. A quel prix, certes, mais il y est arrivé.
Je le dis et le répète ; tous les pays d’Europe font naturellement partie de l’Union Européenne, qu’ils y soient déjà ou qu’ils cherchent à y entrer ; mais tous ne peuvent pas faire partie de la zone Euro qui est devenue une Euro-Mark. Avec la rigueur germanique qui convient et qui est très bien, je m’empresse de la dire…
Quant à l’Italie, on a changé le capitaine mais pas l’équipage puisque le parti de Berlusconi dispose de la majorité dans les deux chambres. Mario Monti est donc à sa merci. Et je gage que lors de prochaines élections après l’intermède technocratique de Mario Monti, l’Italie adorera de nouveau Berlusconi car il incarne, qu’on le veuille ou pas, une partie d’elle-même.