Psychanalyse et spiritualité sont-elles incompatibles ?
A mon ami Marc Pievic, en hommage cordial
Aux yeux de l’auteur de ce sympathique et très instructif livret écrit par Marie Balmary, joliment intitulé Freud jusqu’à Dieu (Actes Sud, 2010), la réponse est univoque : la psychanalyse et la spiritualité sont loin de s’exclure mutuellement, elles peuvent même se rejoindre en alliant la libération à la guérison. Même si la pratique de Freud lui fit croire que le tréfonds de l’âme humaine n’était guère engageant et les pulsions qui s’y donnent libre cours guère recommandables. Si l’auteur a choisi ce titre si parlant, c’est pour faire écho au bonheur qui consiste en un transfert jusqu’à Dieu en personne !
Adoptant une méthode qui revient à répondre à des questions posées lors de débats avec un auditoire de conférences, l’auteur commence par s’interroger sur la notion de luxe : la psychanalyse est-elle un luxe et , dans l’affirmative, qui pourrait vraiment se l’offrir… ? On rapproche ensuite ce luxe que serait le traitement psychanalytique de la spiritualité puisque ce terme qui dérive de l’esprit, spiritus, désigne notamment l’âme, dans sa totalité ou en partie.
Sont citées quelques lignes de Michel Foucault selon lequel, la psychanalyse n’aurait pas su se pencher dans le tranchant historique de la spiritualité et de ses exigences… Que voulait dire le défunt professeur au Collège de France ? Probablement que les préoccupations et surtout les découvertes de la psychanalyse concernant les recoins et les replis de l’âme humaine ne laissaient que très peu de place à des problématiques plus élevées. Alors que la psychanalyse se préoccupe, comme son nom l’indique, de la psyché et du spiritus, l’âme, qui dérive de la même racine comme le terme spiritualité, en paraît bien loin. On verra infra que ce qui provoque ce paradoxe n’est autre que l’intrusion d’un élément impondérable, absolument inséparable de la matière et de la nature humaine, le mal. Or, de toutes les métamorphoses de ce mal la psychanalyse entend nous libérer et nous guérir. Nous y reviendrons infra.
Cette question de l’origine et de la nature du mal préoccupe l’auteur qui s’est toujours signalé par sa volonté, O combien justifiée, d’opérer un rapport entre la psychanalyse et la Bible, en raison de son intérêt soutenu pour les deux : ce n’est guère le fruit du hasard, écrit-elle, si la psychanalyse a été découverte ou inventée par un juif mécréant, qui se déclarait athée.
Pour bien étayer sa thèse en faveur de la compatibilité entre la spiritualité et la psychanalyse, Marie Balmary s’interroge sur la différence entre un directeur de conscience et un psychanalyste. L’un, dit-elle, pardonne sans guérir tandis que l’autre guérit sans pardonner.
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Ayant la fibre théologienne, l’auteur évoque fortement les notions de mal, de faute et de culpabilité. Cette voix accusatrice, ce véritable surmoi, qui vous poursuit en vous adressant d’incessants reproches au point de vous faire chavirer et de miner votre santé mentale, la Bible lui accorde, sous des formes diverses et variées, une grande attention. Il suffit de s’en référer à la terminologie biblique pour désigner la faute, la transgression, le manquement : ‘awon, ‘awéra, pésha’, hattat etc. Ces notions sont si envahissantes que l’intégralité du culte sacrificiel est consacré à la rémission des péchés. Même le jour des propitiations, Yom kippour, point culminant de la spiritualité juive, est dit jour du pardon des fautes (yom selihat hé-‘awon). C’est dire qu’il y a dans la Bible une sorte d’obsession de la faute et du pardon. En cette journée intégralement consacrée à la prière et aux actes de contrition, l’orant épanche son âme devant son Dieu, confesse ses fautes. Cette séance liturgique de plus de vingt-quatre heures dépasse -et de loin- en durée et en ferveur toute visite chez le psychanalyste, pourtant elle pourrait s’apparenter à une consultation de cette nature, tant l’orant parle de ses fautes (réelles ou imaginaires) et prie pour en être absout et libéré. Au fond, la rémission des péchés fait penser à la guérison de toute sorte de culpabilité.
Mais dans le judaïsme rabbinique, cette obsession ne vire pas à la thèse du péché originel, telle qu’elle se lit dans le Psaume 51 et que le christianisme a intégralement repris au point d’adhérer à la notion d’une humanité pécheresse. La psychanalyse s’arrête, elle aussi, à mi chemin et préfère parler d’une humanité perverse qu’elle entend soigner afin de la débarrasser de ce mal.
La croyance chrétienne au péché originel a pourtant commencé par être juive puisque nou trouvons dans un ancien midrash sur le livre de l’Exode le résumé suivant : lorsque le couple paradisiaque est expulsé du jardin de l’Eden, Eve a été préalablement souillée par l’immondice du serpent. Son engeance, c’est-à-dire l’humanité dans son ensemble, a reçu cette impureté en héritage. Donc il y aurait là une forme de péché originel. Mais les enfants d’Israël, et eux seuls, en furent lavés et débarrassés lorsqu’ils se tinrent religieusement au pied du Mont Sinaï, lors du don de la Tora. La Tora a donc redonné à Israël sa pureté originelle qu’il doit, à son tour, transmettre à l’humanité dans son ensemble afin qu’elle retrouve elle aussi son statut d’avant la faute… On n’en sort pas : il y a deux époques cruciales dans la vie de l’humanité : avant la faute et après la faute. La révélation du Sinaï, appelée dans la littérature rabbinique, l’illustre station ( ha-ma’amad ha-nivhar) marque justement cette césure entre une humanité ante-rédemption et une humanité en cours de rédemption ou post rédemption.
Ces spéculations, il faut bien le reconnaître, étaient largement inconnues ou sciemment ignorée de la part de Freud qui ne manquait jamais une occasion de clamer son athéisme, ce qui ne facilitait pas vraiment un rapprochement entre la psychanalyse et la spiritualité, fût-elle irréligieuse. Comment Freud aurait il pu réagir autrement lui qui pensait que tout s’expliquait par les pulsions sexuelles des êtres humains.
Ceci nous ramène une nouvelle fois à la Bible et à la liturgie du jour des propitiations. Le passage du livre du Lévitique, lu ce jour là à la synagogue parle presque exclusivement des unions illicites. N’est ce pas la meilleure preuve du rôle central, incontournable, de la sexualité ?
Marie Balmary relève à juste titre une singularité dans les traductions françaises et anglaises du terme allemand Seele, par lequel la langue de Goethe désigne l’âme. Elle souligne en s’en référant à un autre auteur que l’on a évité soigneusement de parler de l’âme. Notamment en anglais, lorsque l’on accorde la préférence à mind ou spirit plutôt qu’à soul. L’auteur a raison mais il faut aussi ajouter, à la décharge des traducteurs, que les emplois de ce terme Seele et de ses dérivés sont si récurrents et interviennent dans des domaines si variés que l’on éprouve quelques difficultés à les rendre tous correctement.
Marie Balmary veut détecter derrière cet usage qui évite soigneusement le mot âme une arrière-pensée : éloigner le plus possible la psychanalyse de toute relation, proche ou lointaine, du monde de l’âme et de Dieu. A cet effet, elle note avec pertinence la déclaration d’un écrivain français qui a dit un jour à la télévision qu’il s’était étonnamment bien senti en Chine, avec une sensation peu commune de légèreté et de liberté. A la question de savoir quelle en était la raison, il répond : l’absence de Dieu ! Cette non-présence de la divinité monothéiste, si souvent menaçante et parfois même cruelle, contrastait avec son existence en Occident où l’on croit volontiers à son omniprésence et à son omnipotence.
Et cette réflexion conduit Marie Balmary à envisager la relation à la laïcité. Dans ce contexte, il relève un passage assez étonnant dans les mémoires d’une éminente figure politique française, Simone Veil qui relate dans son livre (Une vie) l’anecdote suivante : alors que sa famille se trouvait dans le sud de la France, une cousine venue d’Italie eut la mauvaise idée de conduire la sœur de Me Veil dans une synagogue. L’apprenant, le père des deux filles eut une réaction disproportionnée puisqu’il menaça la coupable de ne plus l’admettre chez lui si elle se permettait de reconduire sa progéniture dans un lieu où l’on parle de Dieu. Simone Veil parla alors, sans discernement aucun, de laïcité sans complaisance… On pourrait donc échapper à cette omniprésence de Dieu en ne fréquentant pas des lieux où l’on parle de Lui… Madame Veil a peut-être été une excellente juriste et aussi l’une des personnalités les plus prisées des Français, cela n’en fait pas une spécialiste des relations entre la philosophie et la religion…
Tout en émettant comme Marie Balmary des réserves sur le mode d’expression de Me Veil, je préfère, et de loin, l’expression, Ô combien mieux inspirée d’Olivier de Kersauson qui parle lui, en grand navigateur solitaire, du souffle du monde qui fouette le visage du marin lorsqu’il fait face au grand large, il a alors l’impression de vivre cette aventure unique, du début de la création, où le souffle de la divinité planait sur la surface des flots.
Le souffle, la ruah de la Bible, le spiritus, le pneuma… Si l’inventeur de la psychanalyse avait pris soin de s’écouter au fonde de lui-même, il aurait constaté toutes les convergences entre sa propre science et des doctrines énoncées par la Bible. Le chapitre XII de l’Ecclésiaste en offre un bel exemple puisqu’il évoque le souffle, l’âme qui s’en retourne vers l’Elohim (les Esprits) qui l’a donnée…
Freud n’aurait pas compris le grand marin, pas plus qu’il n’arrivait pas à saisir le sentiment religieux océanique de son grand ami Romain Rolland.
L’idéalisme de ce dernier semble être à des années-lumières du pragmatisme trivial de Freud qui explore les fonds vaseux de l’âme humaine, ses strates archaïques, où sont tapies des pulsions sexuelles inexpugnables
Cette humanité dont les secrets les plus intimes semblent inconciliables avec la haute idée que l’on se fait de la spiritualité nous ramène une nouvelle fois au livre de la Genèse où une divinité, dépassée par la nature perverse et malveillante de sa propre créature ne trouve pas d’autre moyen de l’amender qu’en l’annihilant par un Déluge qui met fin à toute vie sur cette terre, à l’exception des occupants de l’arche de Noé.. C’est, sauf erreur de ma part, l’un des rares passage de la Bible où l’on prête à la divinité un sentiment très humain, le regret… Dieu regrette d’avoir créé l’homme dont les pensées et les actes sont empreints de mal, depuis son enfance (raq ra’ mi-ne’ouraw). Pourtant, c’est une humanité régénérée mais point libérée de ses pulsions et de ses tendances destructrices qui réinvestit le monde.
Et le problème reste entier : comment réagir lorsqu’on est confronté au mal ? On ne peut exiger de Marie Balmry une réponse nette et irréfragable, elle se contente de dire que l’on ne doit pas perdre ses illusions sur la nature humaine qui n’est pas intrinsèquement mauvaise.
Cette déclaration conduit l’auteur à parler de la crédibilité et de la fiabilité des hommes : si l’on part du principe que l’âme humaine est pétrie de mal, on ne pourra plus jamais croire ce que l’on nous dit. Je cite une belle phrase de l’auteur, sans en comprendre tout le sens : l’homme spirituel croit que croire rend possible de croître ( p 26). Le philoloque germanique que je suis ne comprend pas bien l’implication de cette belle formule. Mais, peut-être… En revanche, elle a raison d’ajouter que dans une relation thérapeutique, si le patient a l’impression qu’on ne le croit pas, il ne parlera pas de ce qu’on ne croit pas, voire même sera conduit à l’oublier. Pour Me Balmary, Freud a simplement confondu l’illusion et l’espérance. Regrettable méprise ! Elle ajoute : Freud a ignoré qu’en l’homme l’espérance fait advenir ce qu’elle espère, un peu comme la science divine est productrice d’être : elle appelle à l’être son objet en raison de son incomparable puissance fondatrice.
Madame Balmary fait allusion, dans le contexte des croyances refoulées ou de l’athéisme de Freud, à la fameuse Bible que son père lui offrit le jour de ses trente-cinq ans. Elle note que le père a ouvert cette Bible non point à la première page, les premiers chapitres de la Genèse, mais à la page 423 de cette édition allemande, ce qui correspondait à l’histoire de la liaison coupable de David et de Bethsabée. Je rappelle succinctement de quoi il retourne : David, amateur de belles femmes, n’hésite pas à convoquer dans son palais une fort belle femme qui était en puissance de mari, un capitaine de son armée nommé Urie le Hittite. Il a avec elle une relation d’amour et lorsqu’elle lui fait savoir qu’elle est enceinte de ses œuvres, le roi n’hésite pas à ordonner qu’on envoie le pauvre mari trompé dans un poste très exposé où il ne pourra pas échapper à la mort… Madame Balmary commente placidement : la faute dans laquelle l’enfant Salomon / Sigmund fut conçu. Coïncidence non fortuite : le second livre de Samuel nous apprend que le premier enfant de Bethsabée mourut en bas âge, payant de son innocente vie la faute de ses parents, une faute qui ne le concernait nullement… C’est le second enfant, né dans la chambre rouge de la reine, Salomon de son nom qui survécut et régna après son père. Or, comme on vient de le voir, le prénom hébraïque de Freud n’était autre que Salomon !
Je préfère ne pas imaginer ce que Freud a dû penser de toute cette affaire. Une chose est certaine : le contexte de sa propre naissance n’a pas dû l’enchanter et il est peu probable que cela ait accru le respect et l’affection qu’il portait à son géniteur. Freud a dû aussi condamner en son for intérieur l’absence de force de caractère (Charakterstärke) d’un homme qui n’a même pas su résister à son désir de soulager sa conscience. Cette affaire de Bible offerte à la page du chapitre 7 du second livre de Samuel ne laisse pas d’intriguer.
Selon Madame Balmary qui s’en réfère rapidement aux Psaumes, l’expression et la manifestation de la détresse ou de la culpabilité seraient plus aisées pour les natures religieuses. Il est vrai que le Psalmiste est l’homme le plus religieux que la terre ait jamais porté. Ce n’est pas, non plus, un hasard si sur les cent-cinquante Psaumes plus des deux tiers sont mis en relation avec le vécu de David qui passera sa vieillesse à implorer le pardon divin en raison de son adultère avec Bethsabée et du meurtre prémédité de son mari… Tant la Bible hébraïque (Chroniques I) que le midrash et le talmud ne cessent de répéter que Dieu a tout pardonné à David, excepté l’assassinat d’Urie.
Si l’on cherche l’expression la plus aboutie, la plus achevée de la culpabilité et de la détresse morale dans la Bible, on ne peut pas trouver un exemple plus poignant que celui de David qui ne cesse de se lamenter, de se confesser et d’implorer le pardon divin. Même Caïn, le premier assassin de l’histoire biblique, n’est pas aussi poignant.
Mais il est temps pour moi de revenir brièvement à la problématique du mal dans la Bible et notamment à l’interprétation géniale, et largement en avance sur son temps, qu’en donnait un sage talmudique nommé Resh Laqish : ce saint homme affirmait avec hardiesse que le serpent de la Genèse, le mauvais penchant et Satan n’étaient que de multiples métaphores d’une seule et même chose : le mal. Avant même le penseur Théagène de Reghium, le premier à avoir sué de l’interprétation allégorique, ce sage talmudique apratiqué une exégèse non-littérale, un commentaire véritablement philosophique des Ecritures…Quel dommage que Freud, juif réellement inculte, absolument ignorant des richesses de sa tradition religieuse, n’en ait jamais eu connaissance On pourrait ajouter à la liste de Resh Laqish, la mauvaise conscience, le sentiment de culpabilité, la névrose obsessionnelle etc…
Cette névrose obsessionnelle, parlons en. Madame Balmary parle du mélange des esprits, de l’entrée invasive en nous d’un autre esprit qui nous dicte notre conduite et contre lequel nous ne savons pas nous défendre car nous ignorons qui dit je en nous même… Mais si cette souffrance ne vient pas de nous, d’où provient-elle ?
Madame Balmary parle d’une phobie des chiens dont souffrait une jeune fille et qui ne pouvait s’expliquer que par le comportement d’une mère atteinte du même mal et qui, à force de s’en prémunir, a fini par l’inoculer à sa fille qui souffrait sans comprendre, n’ayant encore jamais été mordue par un animal. L’auteur écrit sobrement mais finement : Le parent qui ne connaît pas la phobie transmise à son enfant ne pouvait la reconnaître (c’est moi qui souligne) en lui… Madame Balmary poursuit en écrivant que l’enfant sera envahi d’une mémoire non parlée, non partagée, non symbolisée, qu’il ne pourra pas distinguer de la sienne propre (p 52)
Alors quelle solution propose-t-elle ? Une vision spirituelle, dit-elle, du métier de psychanalyste permet de rompre ce cercle et montre que le mal n’a pas pour origine l’homme mais le serpent, un monstre qui n’a rien en commun avec nous. Mais tout ceci a peut-être une origine dans l’athéisme accentué et assez cynique de Freud. Madame Balmary rapporte sa phrase, prononcée en présence de Jung de qui Lacan la tenait. Arrivant dans la baie de New York avec ses deux compagnons (Jung et Ferenci) et longeant la statue de la liberté, Freud aurait dit : ils ne savent pas que nous leur apportons la peste… En d’autres termes, les conférences sur la psychanalyse aux USA allaient répandre la plus contagieuse des maladies. Alors la psychanalyse, qu’est-ce ? Une maladie presque incurable
Etranger à la psychanalyse, j’ai fait l’effort de relire par deux fois cet opuscule de Madame Balmary. Rares sont les auteurs que je relis plus d’une fois. J’ai été frappé par la proximité à la Bible de cette praticienne reconnue. Elle considère, peut-être à juste titre, que la Bible contient maints indices expliquant ou motivant le lien existant entre le juif Freud et la psychanalyse, sans que cela suffise à faire de cette dernière un science soi-disant juive. La vérité ne saurait avoir la moindre coloration religieuse. Mais souvenez vous que Freud a dit des juifs qu’ils ont la même constitution psychique… Une sorte de lien que Yosef Hayyim Yerushalmi a appelé la judéité ou le judaïsme interminable dans un livre paru en traduction française.
Pour finir, je citerai un rapprochement du midrash repris par Madame Balmary. La sortie d’Egypte se dit en hébreu Yetsi’at Mitsrayim, mais si l’on vocalise autrement ce terme (on sait que l’hébreu, comme l’arabe et l’araméen est une langue consonantique) on obtient métsarim qui signifie défilé étroit, détroit, situation difficle, mauvaise passe, une sorte d’étau qui emprisonne l’homme, victime de ses névroses et de son sentiment de culpabilité, martyrisé par son surmoi.
Je ne suis pas toujours convaincu par les raisonnements de Madame Balmary mais partage sans réserve sa foi en l’esprit et en la spiritualité, seule planche de salut de l’homme, isolé face à ses tourments/
Maurice-Ruben HAYOUN
In Tribune de Genève du 14 juillet 2012